La démocrate est parvenue à agacer le républicain, qui a perdu son sang-froid et multiplié les fake news.
Un débat pour l’histoire et la démocratie. Les candidats à la présidentielle américaine Kamala Harris et Donald Trump se sont affrontés sur le plateau de la chaîne ABC ce mardi 10 septembre, à un peu moins de deux mois de l’élection. Alors que la vice-présidente avait beaucoup à prouver après avoir remplacé au pied levé Joe Biden, elle a pris l’ascendant dans cette rencontre très offensive, qu’elle a entamée en serrant la main de son rival.
Les enjeux étaient particulièrement grands pour la démocrate. Si elle a bénéficié d’une longue lune de miel depuis le retrait de Joe Biden, elle accusait un retard de popularité face à Donald Trump qui a déjà occupé le Bureau ovale entre 2016 et 2020. Elle devait donc se présenter aux électeurs qui la voient comme une inconnue, tout en attaquant son rival à la fois sur ses idées et sur sa personnalité.
Sur la forme la victoire revient incontestablement à la vice-présidente démocrate. Malgré quelques bégaiements dans les toutes premières secondes et des signes de nervosité, celle qui n’est pas une habituée des débats mais qui a tout de même une carrière de procureure de Californie derrière elle a attaqué son adversaire dès le début de la rencontre. Son ego touché, Donald Trump n’a répliqué qu’en aboyant et en multipliant les fausses informations.
Les enjeux étaient particulièrement grands pour la démocrate. Si elle a bénéficié d’une longue lune de miel depuis le retrait de Joe Biden, elle accusait un retard de popularité face à Donald Trump qui a déjà occupé le Bureau ovale entre 2016 et 2020. Elle devait donc se présenter aux électeurs qui la voient comme une inconnue, tout en attaquant son rival à la fois sur ses idées et sur sa personnalité.
Sur la forme la victoire revient incontestablement à la vice-présidente démocrate. Malgré quelques bégaiements dans les toutes premières secondes et des signes de nervosité, celle qui n’est pas une habituée des débats mais qui a tout de même une carrière de procureure de Californie derrière elle a attaqué son adversaire dès le début de la rencontre. Son ego touché, Donald Trump n’a répliqué qu’en aboyant et en multipliant les fausses informations.
Trump très agacé
Regardant droit dans la caméra pour s’adresser directement aux téléspectateurs, Kamala Harris a parfois fait fi de la présence de son rival à la mine renfrognée. Sa posture dynamique a installé un énorme contraste avec Joe Biden, qui s’était montré très affaibli sur CNN fin juin. Prenant des notes, la vice-présidente est également apparue très sérieuse et préparée, alors que Donald Trump n’a cessé de hausser le ton et de faire des déclarations décousues pendant les 105 minutes de débat.
À de nombreux moments, Donald Trump est tout simplement apparu ridicule. Notamment lorsqu’il a repris la fake news déversée par son camp ses dernières heures, et selon qui les immigrants Haïtiens mangent les chats des Américains à Springfield, dans l’Ohio. Le modérateur du débat, David Muir, a précisé « avoir contacté les autorités de la ville, qui ont démenti ». Pendant cet échange surprenant, Kamala Harris a été montrée à l’écran en train de rire.
Cette dernière n’a pas lésiné afin de le faire passer pour un amateur, affirmant qu’il était « la risée » des dirigeants internationaux tandis que les « dictateurs » pouvaient le « manipuler en jouant de flatterie et en promettant des faveurs ». Donald Trump s’est pour sa part enorgueilli d’être un proche du dirigeant hongrois autoritaire Viktor Orban.
Regardant droit dans la caméra pour s’adresser directement aux téléspectateurs, Kamala Harris a parfois fait fi de la présence de son rival à la mine renfrognée. Sa posture dynamique a installé un énorme contraste avec Joe Biden, qui s’était montré très affaibli sur CNN fin juin. Prenant des notes, la vice-présidente est également apparue très sérieuse et préparée, alors que Donald Trump n’a cessé de hausser le ton et de faire des déclarations décousues pendant les 105 minutes de débat.
À de nombreux moments, Donald Trump est tout simplement apparu ridicule. Notamment lorsqu’il a repris la fake news déversée par son camp ses dernières heures, et selon qui les immigrants Haïtiens mangent les chats des Américains à Springfield, dans l’Ohio. Le modérateur du débat, David Muir, a précisé « avoir contacté les autorités de la ville, qui ont démenti ». Pendant cet échange surprenant, Kamala Harris a été montrée à l’écran en train de rire.
Cette dernière n’a pas lésiné afin de le faire passer pour un amateur, affirmant qu’il était « la risée » des dirigeants internationaux tandis que les « dictateurs » pouvaient le « manipuler en jouant de flatterie et en promettant des faveurs ». Donald Trump s’est pour sa part enorgueilli d’être un proche du dirigeant hongrois autoritaire Viktor Orban.
Kamala Harris remporte le débat, mais…
Sur le fond, pas de surprise. Kamala Harris a mis sur la table l’insurrection du 6 janvier 2021, le droit à l’IVG, ou encore le « Projet 2025 », un programme ultraconservateur décrié avec lequel Trump a pris ses distances et affirmé n’avoir « pas lu ». Elle a ensuite touché juste en affirmant que lors des meetings de Trump, « les gens commencent à partir plus tôt, par épuisement et par ennui ». Piqué, le républicain de 78 ans a répliqué : « (Kamala Harris) paie des gens pour aller à ses meetings ». Et de la qualifier de « marxiste » pour la décrédibiliser.
Sans aller dans les détails, la démocrate a répété qu’elle n’était plus pour l’interdiction de la fracturation hydraulique (« fracking ») et n’a pas élaboré sur son plan pour faire revenir la paix entre Gaza et Israël. Donald Trump a quant à lui affirmé que Kamala Harris « détestait Israël » et a botté en touche lorsque les modérateurs lui ont demandé des détails sur son plan pour remplacer l’Obamacare. « J’ai des ébauches de plan », a-t-il répondu, alors qu’il affirme travailler sur la protection sociale des Américains depuis plusieurs années. Interrogé enfin sur la paix qu’il promet de ramener entre l’Ukraine et la Russie, il a encore esquivé et simplement évoqué un « accord » sans apporter un soutien net à Kiev, contrairement à Kamala Harris.
Après cette confrontation musclée, Donald Trump a commenté sur son réseau social : « J’ai pensé que c’était mon meilleur débat (...), d’autant plus que c’était à trois contre un ! » Référence à Kamala Harris ainsi qu’aux deux journalistes sur le plateau, qu’il avait critiqué même avant le débat pour leur supposée partialité. De son côté, la vice-présidente consciente de sa supériorité a déjà mis au défi le républicain pour une deuxième rencontre.
La bonne performance de Kamala Harris ne présage en aucun cas le futur. Remporter un débat ne signifie pas remporter l’élection, comme Hillary Clinton ou de nombreux autres candidats avant elle l’ont durement vécu. La démocrate devait aller chercher les électeurs modérés, mais avouer qu’elle possède une arme à feu pour prouver qu’elle n’interdira pas le port d’armes suffira-t-il ? Comme les études l’ont à de maintes reprises prouvé, les débats mobilisent en grande partie des électeurs déjà acquis à la cause de l’un ou l’autre candidat, et pas les indécis. L’élection présidentielle se jouera en réalité dans les semaines qui viennent.
Sur le fond, pas de surprise. Kamala Harris a mis sur la table l’insurrection du 6 janvier 2021, le droit à l’IVG, ou encore le « Projet 2025 », un programme ultraconservateur décrié avec lequel Trump a pris ses distances et affirmé n’avoir « pas lu ». Elle a ensuite touché juste en affirmant que lors des meetings de Trump, « les gens commencent à partir plus tôt, par épuisement et par ennui ». Piqué, le républicain de 78 ans a répliqué : « (Kamala Harris) paie des gens pour aller à ses meetings ». Et de la qualifier de « marxiste » pour la décrédibiliser.
Sans aller dans les détails, la démocrate a répété qu’elle n’était plus pour l’interdiction de la fracturation hydraulique (« fracking ») et n’a pas élaboré sur son plan pour faire revenir la paix entre Gaza et Israël. Donald Trump a quant à lui affirmé que Kamala Harris « détestait Israël » et a botté en touche lorsque les modérateurs lui ont demandé des détails sur son plan pour remplacer l’Obamacare. « J’ai des ébauches de plan », a-t-il répondu, alors qu’il affirme travailler sur la protection sociale des Américains depuis plusieurs années. Interrogé enfin sur la paix qu’il promet de ramener entre l’Ukraine et la Russie, il a encore esquivé et simplement évoqué un « accord » sans apporter un soutien net à Kiev, contrairement à Kamala Harris.
DAVIS: You still do not have a plan?
— Aaron Rupar (@atrupar) September 11, 2024
TRUMP: I have concepts of a plan pic.twitter.com/hRCQwsQSnK
Après cette confrontation musclée, Donald Trump a commenté sur son réseau social : « J’ai pensé que c’était mon meilleur débat (...), d’autant plus que c’était à trois contre un ! » Référence à Kamala Harris ainsi qu’aux deux journalistes sur le plateau, qu’il avait critiqué même avant le débat pour leur supposée partialité. De son côté, la vice-présidente consciente de sa supériorité a déjà mis au défi le républicain pour une deuxième rencontre.
La bonne performance de Kamala Harris ne présage en aucun cas le futur. Remporter un débat ne signifie pas remporter l’élection, comme Hillary Clinton ou de nombreux autres candidats avant elle l’ont durement vécu. La démocrate devait aller chercher les électeurs modérés, mais avouer qu’elle possède une arme à feu pour prouver qu’elle n’interdira pas le port d’armes suffira-t-il ? Comme les études l’ont à de maintes reprises prouvé, les débats mobilisent en grande partie des électeurs déjà acquis à la cause de l’un ou l’autre candidat, et pas les indécis. L’élection présidentielle se jouera en réalité dans les semaines qui viennent.
4 Commentaires
Xeme
En Septembre, 2024 (07:52 AM)Bob
En Septembre, 2024 (10:33 AM)Antony Blinken : Joe Biden «n'exclut pas» d'autoriser l'Ukraine à frapper en Russie
Les États-Unis seraient sur le point de permettre à l'Ukraine d'utiliser les missiles ATACMS pour frapper le territoire russe, au prétexte que l'Iran aurait supposément livré à Moscou des missiles à courte portée qui vont être utilisés «dans les semaines à venir en Ukraine», selon le secrétaire d'État américain.
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