Le président russe Vladimir Poutine a reconduit vendredi Ramzan Kadyrov à la tête de la Tchétchénie, république du Caucase russe, malgré les critiques de l'opposition qui réclame depuis des mois sa démission. Le mandat de M. Kadyrov, qui dirige d'une main de fer la Tchétchénie depuis 2007, expire le 5 avril, mais l'élection du nouveau président tchétchène ne doit avoir lieu qu'en septembre.
"Chef de la République tchétchène" "Compte tenu de ce qui a été fait ces dernières années, en premier lieu, pour les Tchétchènes (...) j'ai signé aujourd'hui un décret sur votre nomination au poste de chef de la République tchétchène par intérim", a déclaré M. Poutine, lors d'une rencontre au Kremlin avec Ramzan Kadyrov, diffusée en direct par la télévision russe.
Elections Le président russe a ajouté "espérer" que M. Kadyrov se présenterait ensuite aux élections de septembre et que "le peuple tchétchène pourrait apprécier à sa juste valeur" ce qu'il a fait pour cette région en ruines après deux guerres sanglantes avec Moscou dans les années 1990 et 2000. "Merci pour cette confiance" Ramzan Kadyrov, qui avait rendu compte en bégayant et les yeux baissés sur la situation en Tchétchénie, n'a pas caché sa joie à l'annonce de sa reconduction.
"Merci pour cette confiance!", s'est exclamé M. Kadyrov, en promettant de "s'en montrer digne". "Coordination plus étroite" Vladimir Poutine l'a toutefois appelé à une "coordination plus étroite" avec les autorités fédérales dans le domaine de la sécurité et à "tout faire pour assurer le respect des lois russes dans tous les domaines" en Tchétchénie.
Tensions Cette reconduction intervient sur fond de tensions entre opposants libéraux, journalistes indépendants et défenseurs des droits de l'Homme et Ramzan Kadyrov, qui les accuse d'être des "ennemis du peuple". La semaine dernière, le président de l'ONG Comité contre la torture Igor Kaliapine a été agressé à Grozny, la capitale tchétchène, après avoir été forcé à quitter son hôtel dont la direction l'accusait de critiquer M. Kadyrov. Réaction du Kremlin Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a alors estimé que cette affaire était liée au niveau élevé de la "criminalité" en Tchétchénie, appelant à ne pas y voir un lien avec Ramzan Kadyrov.
0 Commentaires
Participer à la Discussion