Le président russe Vladimir Poutine s'est dit prêt jeudi à "rétablir complètement" les relations avec l'Ukraine à condition que cela ne se fasse pas "unilatéralement", après la victoire à la présidentielle du comédien Volodymyr Zelensky.
"Nous voulons, nous sommes prêts à rétablir complètement nos relations avec l'Ukraine mais nous ne pouvons pas le faire unilatéralement", a-t-il déclaré aux journalistes à Vladivostok, où il participait à un sommet avec le leader nord-coréen Kim Jong Un.
Le président russe a ajouté que la large victoire de Volodymyr Zelensky, novice en politique et élu avec plus de 73% des voix au second tour, symbolise "l'échec total de la politique de Porochenko", le président sortant ukrainien.
Petro Porochenko était partisan d'une ligne dure face à la Russie, avec qui l'Ukraine a quasiment coupé tout lien depuis son arrivée au pouvoir en 2014, dans la foulée de l'annexion par Moscou de la péninsule ukrainienne de Crimée puis d'une guerre dans l'est de l'Ukraine avec des séparatistes pro-russes qui a fait près de 13.000 morts.
Une issue au conflit?
A l'inverse, Volodymyr Zelensky s'est dit prêt à discuter avec Vladimir Poutine et a promis de "relancer" les accords de paix de Minsk pour trouver une issue au conflit.
Interrogé par des journalistes, Vladimir Poutine a aussi réagi au décret signé mercredi qui facilite l'octroi de la nationalité russe aux habitants des régions séparatistes pro-russes de l'est de l'Ukraine, mesure condamnée par Kiev et par plusieurs pays occidentaux.
"C'est étrange que cette décision provoque des réactions négatives. La Pologne émet de tels passeports pour les Polonais, la Roumanie pour les Roumains, la Hongrie pour les Hongrois. En quoi les Russes sont pires que les Polonais, les Roumains ou les Hongrois?", s'est interrogé M. Poutine.
"D'autant que ces gens (les habitants des régions séparatistes, ndlr) sont privés de leurs droits les plus élémentaires", a-t-il ajouté.
Jeudi, l'Allemagne et la France ont à leur tour condamné dans un communiqué le décret de M. Poutine, estimant qu'il est "en contradiction avec l'esprit et les objectifs des accords de Minsk".
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