Les bombardements des forces gouvernementales syriennes sur la région rebelle assiégée de la Ghouta orientale ont repris mercredi matin avec la même intensité que les jours précédents, faisant dix morts et plus de 200 blessés, rapporte l‘OSDH. Après une escalade massive observée depuis dimanche, qui a fait au moins 274 morts en trois jours, le rythme des raids a ralenti au cours de la nuit avant de s‘intensifier à nouveau au lever du jour, a déclaré l‘Observatoire syrien des droits de l‘homme.
Il s‘agit du plus lourd bilan en trois jours dans la région de la Ghouta orientale depuis l‘attaque chimique de 2013 qui avait fait des centaines de morts. Des hélicoptères des forces loyalistes ont tiré des roquettes et largué des barils d‘explosifs sur les villes et villages de cette région située à l‘est de Damas, où vivent quelque 400.000 personnes. “Nous attendons notre tour pour mourir.
C‘est la seule chose que je peux dire”, a déclaré Bilal Abou Salah, 22 ans, qui habite Douma, la grande ville de la région, avec sa femme enceinte de cinq mois. “Pratiquement tous les habitants d‘ici vivent aujourd‘hui dans des abris. Il y a cinq ou six familles par maison. Il n‘y a pas de nourriture, pas de marchés.” L‘Onu a réclamé lundi l‘instauration d‘un cessez-le-feu estimant que la situation “échappait à tout contrôle”.
Elle a prévenu que les attaques contre des hôpitaux pouvaient constituer des crimes de guerre. Le gouvernement syrien et son allié russe démentent viser des civils, ni utiliser des barils d‘explosifs. Les rebelles ont tiré des obus de mortier sur plusieurs quartiers de Damas, blessant deux personnes mercredi. Ces tirs ont fait au moins six morts mardi. “Aujourd‘hui (mardi), des quartiers résidentiels, des hôtels de Damas ainsi que le Centre russe pour la réconciliation syrienne,
ont subi les bombardements massifs de groupes armés illégaux déployés dans la Ghouta orientale”, a déclaré mardi soir le ministère russe de la Défense. La Ghouta orientale est censée faire partie des “zones de désescalade” définies conjointement par la Russie, la Turquie et l‘Iran dans le cadre du processus diplomatique d‘Astana.
Angus McDowall; Jean-Stéphane Brosse et Arthur Connan pour le service français
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