SCIENCE - Cette fois, c’est dit. Ce mercredi 11 mars, l’OMS a officiellement reconnu que le nouveau coronavirus a entraîné une pandémie, c’est-à-dire une ”épidémie étendue à toute la population d’un continent, voire au monde entier”.
Une déclaration qui intervient alors que, depuis l’émergence de ce virus, Sars-Cov2, plus de 124.000 cas ont été déclarés dans le monde, dont 4584 morts et 66.702 rémissions. En France, Covid-19, la maladie provoquée par le nouveau coronavirus, a entraîné le décès d’au moins 48 personnes, pour 2281 cas officiellement confirmés. “Nous nous attendons à voir le nombre de cas, de morts et de pays infectés monter encore plus haut”, a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur de l’organisation internationale.
Pourtant, quinze jours plus tôt, le 24 février, l’OMS rechignait encore à parler de pandémie, rappelant que ce terme n’était pas une catégorie officielle, mais appelant à se préparer à une ”éventuelle pandémie”. Il faut dire qu’à l’époque, la Chine, épicentre du nouveau coronavirus, semblait avoir réussi à endiguer l’épidémie grâce à des mesures drastiques.
Qu’est-ce qui a changé entre-temps? Les 5 graphiques ci-dessous, réalisés à partir des données collectées par les chercheurs de l’Université américaine Johns Hopkins, le montrent clairement. Ci-dessous, voici le nombre de cas confirmés dans les pays les plus touchés, à l’exception de la Chine, à la date du 24 février.
À l’époque déjà, de nombreux chercheurs estimaient que le monde était au bord d’une pandémie, notamment au vu du nombre de cas en Corée du Sud, de l’émergence d’un foyer en Italie et du nombre de morts (12) explosif en Iran.
Depuis, la situation s’est clairement détériorée. Et dans de nombreux pays, le nombre de cas recensés grimpe de manière exponentielle.
Les chiffres ont explosé en Corée du Sud, en Iran et en Italie. La seule bonne nouvelle dans ces données, c’est que Séoul semble avoir réussi à endiguer (pour le moment) la propagation du virus: moins de 100 cas par jour ont été recensés ces 48 dernières heures.
Derrière ces trois pays dont on parle beaucoup, le nombre de cas explose également dans d’autres pays. Si l’on enlève l’Iran, l’Italie et la Corée du Sud, on voit bien que la trajectoire suivie est similaire pour le moment en France, en Espagne, aux États-Unis et en Allemagne.
Enfin, un autre indicateur qui inquiète l’OMS, c’est le nombre de morts enregistré. Ici, c’est l’Italie et l’Iran qui font clairement craindre une situation similaire à ce qui s’est passé à Wuhan, d’où est partie l’épidémie de Covid-19.
Ces graphiques sont limpides. Mais celui qui est peut-être le plus éclairant, c’est le suivant. Il provient du rapport de l’OMS rédigé après une mission scientifique en Chine, qui visait à comprendre comment le pays avait réussi à endiguer l’épidémie de coronavirus.
Grâce aux données chinoises, les chercheurs ont pu analyser l’évolution du nombre de nouveaux cas recensés chaque jour. Ce sont les colonnes orange. Ils ont ensuite pu extrapoler quand les symptômes des patients ont commencé. Ce sont les colonnes bleues. Que peut-on dire de ce décalage? Que le 23 janvier, alors que la Chine compte moins de 700 cas recensés, Wuhan est mise en quarantaine et des mesures drastiques sont prises.
Sauf qu’à ce moment, des milliers de personnes sont en réalité déjà contaminées. C’est suite aux dispositions prises par Pékin que le nombre de cas nouveaux quotidien, en bleu, commence alors à baisser. Il semblerait donc assez logique que ce décalage soit également à l’œuvre dans tous les pays touchés. Reste à voir quelle sera l’évolution des courbes pour chacun. Et comment les autres pays arriveront à éviter de suivre le même chemin.
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