Souvenez-vous. Toni Musulin est ce convoyeur de fonds français qui, le 05 novembre 2009, s'était envolé avec son fourgon chargé de 11,6 millions d'euros. Un scénario dont le cinéma s'est emparé, mais qui n'a pas révélé tous ses secrets. Sorti de prison le 02 octobre dernier, Musulin a déclaré, dans une interview donnée à Paris-Match, ne rien regretter et ne pas savoir où se cachait le reste du butin. Son seul remords est de s'être rendu.Sandwich fatalPrès de quatre ans après son incroyable escapade, Toni Musulin a accepté de parler au magazine Paris-Match.
Dans cette interview, il revient sur l'erreur fatale qui lui a coûté la liberté. L'opération était minutieusement préparée; il avait effectué des repérages et avait, notamment, chronométré les temps de trajet. Il avait caché les 11,6 millions dans sa camionnette (40 sacs) de location avant de la garer dans un box dans lequel il avait construit un double fond. Après quoi, il s'est accordé une pause qui lui sera fatale. "Je suis allé acheté un sandwich et me suis posé sur un banc ensoleillé d'un parc. Je comptais revenir aussitôt après cette pause pour cacher les billets. Mais le quartier était déjà bouclé; il y avait des flics partout".
Quinze jours de cavaleAlors qu'il parvient à prendre la fuite à moto, la police met la main sur l'argent mais découvre qu'il manque 2,5 millions d'euros. Une somme qu'il se défend d'avoir cachée. "Avec 2,5 millions, tu cours, tu fuis, tu disparais. Sans argent, j'aurais cavalé combien de temps? Je n'ai pas le premier euro de ce qu'ils racontent" se défend-il, persuadé que la police connaît la vérité. "Sinon, j'aurais été suivi dès ma sortie et, en ce moment, je serais surveillé". Au bout de deux semaines de cavale, Musulin a fini par se rendre à la police de Monaco afin, avait-il assuré à l'époque de "payer son dû judiciaire et de ne pas avoir à vivre traqué ensuite".
Un acte qu'il regrette aujourd'hui. "Si j'avais su ce que j'allais endurer en prison, je ne me serais jamais rendu".EnterrementCondamné à quatre ans de prison, son séjour est pénible; il passe 3,5 ans en cellule d'isolement. Une cellule dans laquelle il a couru, fait de la musculation, tapé sur un matelas, sur les gardiens ou encore sur la porte. "Je recevais des notes de réparation de 100 à 300 euros", dit-il à ce sujet. "Mais je leur disais d'aller se faire foutre avec". Durant cette période, Musulin a refusé tout contact extérieur, d'aller aux parloirs, renvoyait le courrier ou les colis qui lui étaient adressés.
Il a pourtant eu droit de sortir pour l'enterrement de son père. L'un de ses pires souvenirs. Menotté et entouré de policiers à l'église, il n'a pas le droit d'approcher son entourage à moins de deux mètres. "Le juge avait dit que je pourrais aller au cimetière, comme il avait dit aux policiers d'être en civil et de me retirer les menottes". Aujourd'hui, il vit dans un petit village de Bourgogne. Toujours aussi solitaire, mais libre.
2 Commentaires
Asterix
En Octobre, 2013 (11:30 AM)Wadiou Bakh
En Octobre, 2013 (17:20 PM)Participer à la Discussion