Le programme du nouveau président des États-Unis : pulvériser l’État islamique, mater les Iraniens et soutenir mordicus Israël.
Est-ce vraiment une surprise ? Le premier chef d’État à avoir félicité l’islamophobe Donald Trump pour sa victoire a été… un Arabe. « L’Égypte est impatiente de voir le mandat de Donald Trump animer d’un nouvel esprit nos relations bilatérales », a expliqué le bureau du président Abdelfattah al-Sissi.
« Il y a, au Moyen-Orient, un camp “nationaliste-autoritaire”, incarné par des personnalités telles que Sissi ou Assad, très hostiles à Hillary Clinton, qui pensent que Trump, par ailleurs en termes cordiaux avec Poutine, pourrait être l’élément disruptif qui donnera un coup de pied dans la fourmilière et changera la donne », commente le politologue Émile Bitar.
Mettre fin à Daesh
Dans les quartiers insurgés d’Alep, c’est la consternation : Clinton n’avait-elle pas annoncé que sa priorité en Syrie serait la destitution du dictateur Assad ? Certes, Donald Trump a qualifié le maître de Damas de « sale type », mais il a aussi déclaré qu’une victoire de l’opposition – appuyée par l’administration Obama – « pourrait très bien aboutir à pire qu’Assad ».
Dans la région, sa priorité fait écho à celle qu’affiche le Russe Vladimir Poutine : écraser l’État islamique, Donald Trump l’isolationniste n’ayant paradoxalement cessé de critiquer la mollesse des opérations entreprises par Barack Obama. Pour beaucoup dans la région, qui n’en peuvent plus de voir perdurer le califat brutal, cette promesse d’anéantissement rassure davantage que la poursuite d’un combat de faible intensité qui s’annonçait avec Clinton.
Elle est aussi pour les extrémistes la promesse d’une confrontation de grande envergure que les moujahidines de l’apocalypse appellent de leurs prières.
Les idées simples de Donald Trump en matière de politique étrangère résisteront-elles aux complications de l’écheveau moyen-oriental ?
D’autres à Téhéran, radicaux d’une révolution islamique en perte de vitesse, se réjouissent de voir ravivée l’hostilité au « Grand Satan » après l’apaisement amené par l’accord de 2014 sur le nucléaire iranien que Trump a menacé de « démanteler ». Une promesse qu’il lui sera difficile de tenir, cet accord engageant d’autres puissances et les Nations unies.
Reste un risque, qui pèse sur les modérés du régime des mollahs : que Trump n’invoque les violations des droits de l’homme et l’existence d’un programme balistique iranien pour rétablir des sanctions unilatérales. Une fermeté bien reçue à Tel-Aviv, où le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, a salué la victoire d’un « véritable ami d’Israël ».
Les idées simples de Donald Trump en matière de politique étrangère résisteront-elles aux complications de l’écheveau moyen-oriental ? « Il y a deux options, commente Julien Théron, conseiller en géopolitique. Soit le nouveau président s’engage dans une alliance sans ambiguïté avec Poutine, soit il se collette à la réalité complexe du terrain (question kurde, compétition entre acteurs régionaux, crise israélo-palestinienne…) que lui rappelleront le département à la Défense et le département d’État ».
4 Commentaires
Matar
En Novembre, 2016 (15:51 PM)Comme je le disais dans un de mes précédents commentaires, il y avait beaucoup de vents contraires : la presse, les réseaux sociaux, la classe politique traditionnelle (y compris dans son propre camp)… Des sentiments de frustrations des noirs, des hispaniques, des musulmans se sont exprimés sur différents supports.
Des milliards de dollars sont dépensés par les démocrates en publicités négatives non pas pour se mettre en valeur mais pour détruite l’image de l’adversaire (je vais démontrer plus loin que dans cette élection l’image de TRUMP importait peu de par son positionnement).
On le présentait comme un rigolo, un raciste, un ignare de la politique, un provocateur….
Hillary Clinton avait déjà planifié la fête pour sa victoire prochaine, tout était prêt.
Et puis, boom!... c’est comme si la terre avait tremblé, un véritable séisme qui dépassait les frontières américaines. Tous les grands instituts de sondage ont été pris au dépourvu : TRUMP, malgré tout le tumulte est élu 45 ième présidents des USA!
Quelques statistiques pour comprendre le positionnement de TRUMP et son discours
Je vais faire simple, pas besoin d'analyse des correspondances multiples (ACM). Je vais vous présenter la composition ethnique de la population américaine en 2010 et sa composition religieuse en 2015. Cela va nous permettre de mieux comprendre le positionnement de TRUMP et son discours. Des fois les chiffres valent plus que les mots!
Composition ethnique (2010)
Blancs non hispaniques 63,7 %
Noirs non hispaniques 12,2 %
Hispaniques et Latinos 16,3 %
Asiatiques non hispaniques 4,7 %
Métis non hispaniques 1,9 %
Amérindiens non hispaniques 0,7 %
Composition religieuse (2015)
Christianisme 70,6 %
Sans religion 22,8 %
Judaïsme 1,9 %
Islam 0,9 %
Autres 3,8 %
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/DC3%A9mographie_des_%C3%89tats-Unis
Faisons aussi un zoom sur la population musulmane et son évolution récente.
Population musulmane aux États-Unis.
Année Fidèles %
1990 527 000 0,3 %
2001 1 104 000 0,5 %
2008 1 349 000 0,6 %
2010 2 595 000 0,8 %
2016 3 300 000 1,0 %
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Islam_aux_%C3%89tats-Unis
La première mise au point est la suivante même si elle est évidente, nous allons la rappeler : dans une campagne électorale le discours est destiné aux personnes qui votent en priorité. Les données nous disent que les blancs sont largement majoritaires aujourd’hui. Les noirs et les hispaniques représentaient en 2010 près de 28.5% de la population et les musulmans 1% environ de la population américaine. Sans aller en profondeur dans l’analyse (la population noire étant composée de deux catégories : les descendants des esclaves et ceux issues de l’immigration qui ne vivent pas les mêmes réalités), on comprend que le risque était calculé par TRUMP en s’attaquant aux noirs, aux latinos et aux musulmans! Il a instrumentalisé la religion comme véritable marqueur ethnique et identitaire pour son positionnement sur le groupe des blancs. Le positionnement peut être de deux types : soit relié à l’image du candidat où la personnalisation joue un rôle primordial, soit idéologique et programmatique et où le candidat essaye d'ajuster le message aux convictions de ses électeurs cible.
Il a choisi le second!
``Il n'y a pas de vent contraire pour celui qui sait où il va`` Theodore Roosevelt Homme Politique (1858 - 1919)
Mr TRUMP a ciblé la population blanche à partir de là, rien ne l’intéressait plus. Au plus fort de la pression, il a tenu le cap. Il savait ce qu’il faisait! Le discours s’adressant aux minorités est moralement choquant mais politiquement gagnant. C’est du pragmatisme politique tout simplement.
Il a tapé dans le mile, les blancs ont voté en masse pour lui!
Mr TRUMP en bon homme affaire a utilisé des outils de management qui ont été appliqués dans le champ politique : le marketing politique et L’intelligence d’affaire.
Le marketing politique est spécifiquement conçu aux organisations politiques afin de leur permettre d’adapter des techniques utilisées dans le monde des affaires telles que la recherche de marché, conception des produits, Concepts (comme le désir de satisfaire les demandes des électeurs) pour l’atteinte de leurs objectifs (comme gagner les élections ou adopter de nouvelle lois).
Quant à L’intelligence d’affaire appelée business intelligence, c’est un outil prédictif, un puissant outil d’aide à la décision. Elle regroupe un ensemble d’activités qui vont permettre de prendre des décisions et de mettre en place des actions en se basant sur des données : collecte de données, entreposage, analyse et aide à la décision.
Dès lors, Mr TRUMP avait le profil de l’électeur type et le message qui pouvaient lui permettre de tirer le meilleur profit de sa cible électorale.
le discours destiné à sa cible importait plus que la personnalité de TRUMP de par son positionnement pour rappel.
Cette analyse est importante comprendre l’élection de TRUMP par les américains pour ne pas dire les blancs américains. NON, ils ne sont pas des millions de cons pour avoir élu TRUMP comme 45 ième Président.
- Quelques éléments de prospective et de géopolitique interne pour mieux comprendre l’enjeu ethnique
Conformément à la situation déjà observée depuis des années en Californie, les «minorités» sont en train de devenir majoritaires aux États-Unis. La poussée démographique des «Hispaniques» et des «Asiatiques» est largement responsable de ce phénomène. Pour autant les Blancs continuent d'être largement majoritaires aux États-Unis. Mais ils vieillissent et leur croissance démographique est inférieure à celles des Américains de profil nouveau.
Si les tendances démographiques se maintiennent, on estime qu'en 2050, les Blancs seront minoritaires aux États-Unis!
Une telle évolution tient principalement au fait que les Hispaniques pèsent d’un poids considérable dans l’accroissement de la population. En considérant par exemple la période 2000-2006, ils sont à eux seuls responsables de près de la moitié (48,5 % exactement) de l’accroissement de la population des États-Unis, sous le double effet de leurs mouvements naturel et migratoire.
Selon Gérard-François Dumont (projections Pew Research Center, 2008), la population hispanique, qui comptait 42 millions d’habitants en 2005, pourrait tripler pour atteindre 128 millions d’habitants en 2050. Cette population représenterait 60 % de la croissance démographique de la période 2005-2050 et son poids démographique relatif doublerait, passant de 14 % en 2005 à 29% en 2050.
Il faut noter que les conséquences politiques et sociales du basculement ethnique progressif sont importantes. La question centrale porte sur l'évolution de l'identité américaine... aussi, les besoins et revendications des minorités plus jeunes sont différents de ceux du groupe des «Blancs» qui de plus en plus sont retraités.
C’est cet ensemble qui justifie le soutien du Ku Klux Klan, des suprémacistes (théoriciens de la suprématie de la race blanche) à la candidature de TRUMP.
Le vote ethnique et l’évolution démographique des États-Unis rendraient mathématiquement impossible l’élection d’un Donald TRUMP dans quelques décennies.
Tout l’enjeu est de ralentir, au mieux freiner le basculement ethnique. La priorité semble être par conséquent le cas des hispaniques (arrêter le flux migratoire). Quant à la construction du mur, croyez-moi ce n’est pas de la rigolade, il est très sérieux!
Pour ce qui est de son discours de campagne sur les noirs et les musulmans, le ton va bientôt changer. Il s’en est servi juste pour atteindre sa cible avec un risque électoral nul! Un tel discours n’est pas tenable dans l’exercice du pouvoir pour des enjeux, excusez-moi l’expression, de géopolitique internationale.
Anonyme
En Novembre, 2016 (16:05 PM)Nous africain nous passons tout notre tempts à s'occuper des affaires des autres.
Le president Sall a été precis lors de son intervention sur RFI le discours d'un candidat à l'election est different de celui d'un president élu.
Anonyme
En Novembre, 2016 (21:00 PM)Anonyme
En Novembre, 2016 (21:49 PM)Participer à la Discussion