Le Parti socialiste espagnol (PSOE), première formation d'opposition, a déposé vendredi une motion de censure contre le gouvernement de Mariano Rajoy, après que son parti conservateur a été condamné dans un spectaculaire procès pour corruption. La motion a été déposée à la Chambre des députés, a annoncé un porte-parole du PSOE. Pour réussir, cette motion devrait recueillir une majorité absolue de 176 députés derrière le candidat que présentera le parti pour former un nouveau gouvernement, une majorité toutefois difficile à réunir dans une opposition divisée.
Le secrétaire général du PSOE Pedro Sanchez a réuni dans la matinée le comité exécutif fédéral du parti pour discuter de cette motion de censure après que la justice eut conclu à un financement illicite du Parti Populaire de (PP) M. Rajoy dans un arrêt rendu public jeudi. Selon l'arrêt de l'Audience nationale, le PP a bénéficié d'un vaste système de pots-de-vin en échange de marchés publics dans plusieurs municipalités. Ce tribunal compétent notamment pour les affaires de corruption, a également conclu à l'existence d'une "caisse noire", pourtant niée par les dirigeants du PP.
"Sentence dévastatrice", titrait vendredi le journal catalan El Periodico, tandis qu'El Pais, premier tirage du pays, écrivait dans un éditorial que "ce coup de massue, sans précédent dans l'Espagne démocratique porte atteinte à la crédibilité du parti qui a gouverné le pays de 1996 à 2004 et depuis 2011". Pour renverser M. Rajoy, le PSOE a déjà reçu le soutien du parti de gauche radical Podemos, mais pour parvenir à une majorité, il lui faudrait avoir l'appui improbable des libéraux de Ciudadanos, ou celui des petits partis nationalistes dont les séparatistes catalans qui défient ouvertement le gouvernement de Madrid et contre lesquels M. Sanchez s'est allié avec M. Rajoy.
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