Les tortures et mauvais traitements envers les détenus liés au conflit afghan sont en baisse en 2013-2014 par rapport aux deux années précédentes, mais persistent selon un tiers des prisonniers interrogés, a indiqué l'ONU dans un rapport publié mercredi.
Sur 790 détenus rencontrés par l'ONU, 278 (35%) ont dit avoir subi des tortures ou des mauvais traitements de la part des forces de sécurité afghanes, une baisse de 14 points de pourcentage, qui peut être "partiellement attribuée" aux efforts pour minimiser ces pratiques controversées, avec par exemple l'installation de caméras dans certains centres de détention.
Le précédent rapport de la mission des Nations unies en Afghanistan (Unama), publié en janvier 2013, montrait que près de la moitié (49%) des détenus interrogés disaient avoir subi des tortures ou mauvais traitements. Malgré ces progrès, "il reste encore beaucoup à faire", a commenté le chef de la mission de l'ONU en Afghanistan, Nicholas Haysom, saluant "l'intention" du nouveau président Ashraf Ghani de "mettre fin" à ces pratiques controversées.
Le rapport décrit 16 types de tortures, dont les chocs électriques, la privation de nourriture, les tabassages à l'aide de câbles ou de bâtons, les simulations d'étouffement à l'aide de sac en plastique et les menaces d'exécution ou de viol. A la suite du rapport de 2013, le président Hamid Karzaï avait signé un décret visant à empêcher l'usage de la torture, notamment en ordonnant des poursuites judiciaires.
Mais selon le nouveau rapport de l'ONU, la réponse judiciaire ou disciplinaire aux tortures ou mauvais traitements infligés aux détenus arrêtés dans le cadre de la lutte antiterroriste en Afghanistan, est encore insuffisante. "L'Unama a constaté un manque persistant quant à l'imputabilité des auteurs d'actes de torture avec des enquêtes défectueuses (...) et peu de poursuites, de licenciements ou de sanctions disciplinaires pour les responsables" de ces actes.
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