Les enquêteurs de l’Onu ont annoncé mercredi détenir des preuves de l’implication du prince héritier Mohamed ben Salman et d’autres hauts responsables saoudiens dans l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Exilé aux Etats-Unis, où il écrivait régulièrement pour le Washington Post, le reporter a disparu le 2 octobre au consulat saoudien d’Istanbul, où il s’était rendu pour obtenir des documents en vue de son mariage.
Après de multiples déclarations contradictoires, Ryad a reconnu qu’il avait été tué et démembré par des agents saoudiens, mais nie toute implication du prince héritier. Son corps n’a pas été retrouvé. Dans un rapport rédigé au terme de six mois d’enquête, la rapporteure spéciale des Nations unies, Agnès Callamard, indique que “M. Khashoggi a été la victime d’une exécution délibérée, préméditée, une exécution extrajudiciaire dont l’Etat d’Arabie saoudite est responsable en regard du droit international lié aux droits de l’homme”.
“Il existe des preuves crédibles, justifiant des investigations supplémentaires, de la responsabilité individuelle d’officiels saoudiens de haut niveau, y compris le prince héritier”, ajoute-t-elle. Les autorités saoudiennes n’ont pas réagi à la publication de ce rapport de 100 pages, qui leur avait été adressé au préalable. Selon les conclusions de la CIA, rapportées par le Washington Post et Reuters, le prince héritier Mohamed ben Salman, qui exerce de facto le pouvoir à Ryad, a lui-même ordonné l’assassinat du journaliste et opposant.
Stephanie Nebehay; Henri-Pierre André et Jean-Philippe Lefief pour le service français
2 Commentaires
Khatior-bi
En Juin, 2019 (12:06 PM)Et dans tout ca le monde musulman reste silencieux.
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