Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo menait dans la discrétion ces lundi soir et mardi des rencontres à Bruxelles avec des responsables de l'Otan et les futurs dirigeants de l'Union européenne, sans aucun journaliste américain emmené sur son vol, nouveau signe des relations conflictuelles entre l'administration Trump et la presse.
Les rencontres prévues se déroulaient sans point de presse.
Ce fut le cas lundi soir de l'entrevue avec la présidente-élue de la Commission européenne, l'Allemande Ursula von der Leyen, mais aussi de celle mardi matin avec le futur président du Conseil européen, l'actuel Premier ministre belge démissionnaire Charles Michel, toutes deux ponctuées de tweets saluant la relation transatlantique.
Le chef de la diplomatie US - équivalent du ministre des Affaires étrangères - doit aussi s'entretenir avec le prochain haut représentant de l'Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, l'Espagnol Josep Borrell, ainsi qu'avec le nouveau président du Parlement européen, l'Italien David Sassoli. Contrairement aux habitudes, M. Pompeo a décollé lundi des Etats-Unis sans aucun membre de la presse américaine dans son avion, ce qui a suscité la réprobation de l'association journalistique des correspondants du Département d'État, rapportait mardi CNN.
“A la dernière minute”
"Il est vital pour la presse d'être présente à tous les déplacements officiels du secrétaire d'État", affirme la présidente de cette association, Shaun Tandon, citée par la chaîne d'information.
"Des crises peuvent survenir à tout moment, il est donc indispensable d'avoir des reporters qui puissent couvrir, rapidement, soigneusement et avec précision la prise de décision de la haute diplomatie des Etats-Unis", a-t-elle ajouté.
Le Département d'État a expliqué l'absence de la presse en soulignant que le déplacement avait été reprogrammé en urgence, après l'annulation - pour cause d'ouragan Dorian - d'un déplacement de M. Trump en Pologne auquel était initialement couplé celui de M. Pompeo à Bruxelles, qu'il s'est fait dans un petit avion sans place supplémentaire disponible et que des vols commerciaux étaient accessibles pour la presse.
"Nous comprenons que le déplacement à Bruxelles a été décidé à la dernière minute et que le département d'État n'a pas préparé d'événements ouverts à la presse pour cette brève visite. Néanmoins, nous devons nous assurer que ceci ne créera pas un précédent et que les reporters continueront d'être systématiquement présents sur les vols du secrétaire d'État", a réagi Mme Tandon.
La presse américaine y voit un nouvel épisode de la relation antagonique de l'administration Trump avec les journalistes.
Donald Trump a déclaré par le passé espérer que sa présidence aura permis d'exposer ce qu'il qualifie régulièrement de "malhonnêteté massive" dans les médias. Ce lundi encore, M. Trump a durement attaqué la presse, disant voir dans les médias ses "adversaires principaux".
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