L'accord entre Berlin et Madrid porte sur la reprise de migrants se présentant à la frontière autrichienne et qui ont déjà été enregistrés en Espagne. Ce dossier avait créé une longue crise gouvernementale en Allemagne. Et à l'occasion de la visite d'Angela Merkel en Espagne, Madrid et Berlin sont convenus d'aider le Maroc, pays de transit des migrants, à obtenir davantage d'aide de l'Union européenne pour le contrôle de ses frontières.
Huit migrants qui étaient déjà enregistrés en Espagne ont été arrêtés depuis la mi-juin à la frontière entre l'Allemagne et l'Autriche. De telles statistiques n'étaient pas réalisées auparavant. Autant dire que l'accord conclu entre Berlin et Madrid relève surtout du symbolique.
Avec l'accord bilatéral germano-espagnol entré en vigueur ce week-end, les migrants qui se présenteront à l'avenir à la frontière entre l'Allemagne et l'Autriche – la seule concernée – seront reconduits en Espagne sous 48 heures s'ils y ont déjà été enregistrés. L'accord de principe était déjà acquis. Il est désormais acté. Un tel accord doit être adopté avec la Grèce, les choses sont en revanche plus compliquées pour l'Italie.
Bonne entente
Le texte entre l'Espagne et l'Allemagne, dont l'entrée en vigueur coïncide avec la visite d'Angela Merkel auprès de son homologue Pedro Sanchez ce week-end, témoigne de la bonne entente des deux pays sur les dossiers migratoires.
Pour Angela Merkel, l'accord dont les retombées sont pour l'heure symboliques constitue une avancée. La chancelière en conflit avec son ministre de l'Intérieur Seehofer marque un point. Ce dernier voulait refouler les migrants déjà enregistrés ailleurs aux frontières de l'Allemagne. Angela Merkel voulait que de tels renvois ne se fassent qu'en accord avec les pays concernés.
Le Maroc au coeur de la rencontre
Pour leur première rencontre, Pedro Sanchez et la chancelière allemande ont affiché en Andalousie leur convergence de vue sur la question migratoire et notamment sur un soutien financier accru à l'un des principaux pays de transit des migrants, à savoir le royaume chérifien.
Plus d'argent accordé au Maroc par l'Union européenne pour mieux surveiller ses frontières : l'Allemagne et l'Espagne assurent qu'elles vont oeuvrer auprès de Bruxelles pour augmenter les montants du Fonds fiduciaire européen pour l'Afrique, d'où proviennent les aides destinés spécifiquement au Maroc pour le contrôle des frontières.
Ces annonces interviennent alors que le couloir de migration entre le Maroc et l'Espagne s'est intensifié ces derniers mois, la péninsule ibérique étant devenue la première rroute migratoire depuis l'Afrique. Un soutien financier qui serait bienvenu pour Rabat qui, selon le journaliste espagnol Ignacio Cembrero, aurait déjà demandé des équipements matériels - hélicoptères et autre appareils de surveillances - à l'Espagne à hauteur de 60 millions d'euros. Car difficile aujourd'hui pour les autorités marocaines de faire face à l'intensification des passages.
Signe que les moyens ne suffisent plus, pas plus tard que cette semaine, Rabat a renoué avec sa pratique décriée des éloignements forcés de migrants vers le sud du pays. 1 600 Migrants clandestins ont été amenés par bus dans la ville de Tiznit, à plus de 800 km de de Tanger. Des moyens pour améliorer la surveillance sont attendus par le Maroc qui a opposé une fin de non recevoir en juin dernier, au souhait européen, d'installation de hotspot sur son sol, ces points de débarquement avancés voulus par l'Union européenne.
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