Tuée par arme à feu à bord d’un véhicule dimanche, Lourdes Maldonado Lopez est la deuxième journaliste assassinée en une semaine à Tijuana, ville du nord-ouest du Mexique à la frontière des États-Unis.
Une journaliste mexicaine a été "assassinée", dimanche 23 janvier, dans la ville de Tijuana, au nord-ouest du pays, a indiqué le parquet régional, quelques jours après le meurtre d’un autre professionnel des médias dans la même ville.
Lourdes Maldonado Lopez a été tuée par "arme à feu alors qu'elle se trouvait à bord d'un véhicule", a indiqué le parquet général de l'État de Basse-Californie. Elle "travaillait comme journaliste", a ajouté le parquet en annonçant l'ouverture d'une enquête. Un autre journaliste, un photoreporter, avait été tué lundi dernier à Tijuana.
La journaliste assassinée avait travaillé comme correspondante d'un média mexicain à Tijuana dans les années 1990. Elle a ensuite travaillé pour plusieurs médias, dont Primer Sistema de Noticias (PSN) de Jaime Bonilla, qui a été gouverneur de l'État de Basse-Californie de 2019 à fin 2021, au sein d'une coalition intégrant le parti présidentiel Morena.
La victime avait gagné il y a quelques jours un procès contre PSN, qu'elle poursuivait depuis neuf ans pour licenciement abusif, avait rapporté la presse mexicaine.
Demande de protection
La journaliste avait demandé au président de la République, Andres Manuel Lopez Obrador, "appui, aide et justice parce qu'on a peur pour ma vie", selon une vidéo republiée sur les réseaux sociaux à l'annonce de son assassinat.
"Je suis en procès depuis six ans avec lui", ajoutait-elle au sujet du gouverneur, en interpellant le chef de l'État lors de l'une de ses conférences de presse. La vidéo a été enregistrée il y a deux ans, d'après certaines sources.
Le président l'avait renvoyé vers son "coordinateur de communication sociale" (porte-parole) pour "qu'il t'aide et t'appuie, pour que l'on demande justice, pour qu'il n'y ait pas d'abus de pouvoir".
Collaborateur de plusieurs publications mexicaines, le photographe Margarito Martinez avait été tué il y a une semaine près de chez lui à Tijuana.
Le Mexique est considéré comme l'un des pays les plus dangereux au monde pour les journalistes, exposés aux représailles des cartels de narcotrafiquants à l'œuvre dans plusieurs des 32 États du pays.
Au moins sept journalistes ont été tués en 2021, d'après un décompte de l'AFP, qui tente à chaque fois d'établir si la victime était bien encore en activité, et si elle a été tuée à cause de son travail journalistique.
Une centaine de journalistes ont été tués depuis 2000, d'après des chiffres de la Commission des droits de l'homme.
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