Marine Le Pen a annoncé lundi depuis son fief d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) qu’elle ne “reprendrait pas la tête” de son parti, le Rassemblement national, pour se consacrer à la présidence du futur groupe RN à l’Assemblée nationale.
“Je ne reprendrai pas la tête du RN. Je me concentrerai sur la présidence de ce très grand groupe”, a déclaré la finaliste d’extrême droite à la présidentielle, qui s’est dit “surprise” par le nombre de députés RN - 89, un record - élus dimanche soir au second tour des législatives, alors qu’elle en espérait environ 60.
“Nous espérions avoir un groupe et dans nos plus grands espoirs on espérait avoir 60 députés. C’est vrai qu’on a été surpris agréablement par la mobilisation de nos compatriotes et par ce souhait que l’immigration, que l’insécurité, que la lutte contre l’islamisme ne disparaissent pas de l’Assemblée nationale”, a affirmé la députée du Pas-de-Calais.
Marine Le Pen a indiqué qu’elle avait appelé son père Jean-Marie Le Pen, qui fête ses 94 ans ce lundi, à l’occasion de la fête des pères dimanche, et rapporté qu’il était “très heureux de cette situation”. “Mon père est un patriote qui a combattu de nombreuses années”, a-t-elle souligné alors que le parti d’extrême droite, autrefois appelé Front national (FN), doit célébrer ses 50 ans d’existence à l’automne.
Sa candidature en 2027 n’est pas une priorité
Interrogée sur une éventuelle candidature à la présidentielle de 2027, elle a répondu “on verra bien”, en faisant valoir que ça n’était “pas la priorité des Français”.
La cheffe de file du RN a précisé qu’elle “appellerait” ses 89 députés “à l’excellence”. “Nous devons être meilleurs, plus travailleurs, plus performants, plus efficaces”, a-t-elle déclaré alors que les six députés RN qui siégeaient jusqu’à présent n’étaient pas très assidus à l’Assemblée.
Elle a précisé que son groupe ne serait “pas un groupe exclusivement RN” et qu’il aurait “vocation à accueillir” des députés élus “grâce aux électeurs du RN”, et qui l’avaient soutenue au second tour de la présidentielle, en citant Emmanuelle Ménard dans l’Hérault ou Nicolas Dupont-Aignan, dans l’Essonne.
“Lutte contre l’islamisme”
Elle a redit que son groupe allait se “positionner dès (son) arrivée à l’Assemblée nationale sur des sujets fondamentaux” comme “la lutte contre l’islamisme” et le référendum d’initiative citoyenne (RIC), en prévenant qu’elle entendait “mettre en oeuvre le blocage de toutes les réformes (...) nocives, au premier rang desquelles la retraite à 65 ans”.
Alors que plusieurs cadres du parti, comme son attachée de presse Caroline Parmentier ou son directeur adjoint de campagne à la présidentielle Jean-Philippe Tanguy, ont été élus dimanche soir, elle a assuré que Jordan Bardella, président par intérim du RN jusqu’en septembre, “n’aura aucune difficulté pour remplacer ceux qui aujourd’hui ont été élus et qui peuvent conserver des responsabilités dans le mouvement”. “Je l’ai moi-même fait pendant des années”, a-t-elle dit.
Elle a enfin évoqué la réunion “d’ici quelques semaines” d’un congrès du parti, qui élira son successeur à la tête du RN. Ce dernier ne portera donc plus le nom Le Pen pour la première fois de son histoire.
???? Nous demanderons tout ce à quoi nous avons droit : une vice-présidence de l'Assemblée nationale et la présidence de la Commission des finances !#legislatives2022pic.twitter.com/wvfUGQ7IbO
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) June 20, 2022
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