Manuel Valls dit se sentir renforcé par le vote de l'Assemblée nationale, où des voix socialistes ont manqué, sur son plan d'économies de 50 milliards, qui engage selon lui la majorité pour la fin du quinquennat de François Hollande."C'est un vote fondateur parce que ce vote s'est fait dans la clarté, la lisibilité", a estimé mercredi le Premier ministre sur France Inter. "Le vote d'hier me donne de la force."Face à la fronde des élus socialistes, qui a conduit 41 d'entre eux à s'abstenir lors de ce scrutin consultatif, le chef du gouvernement a repoussé toute idée de "fracture" et dit son intention de dialoguer davantage avec la majorité, ce qui n'a selon lui pas suffisamment été fait depuis deux ans.
Le nouveau chef du gouvernement a envoyé une autre pique à son prédécesseur, Jean-Marc Ayrault, en estimant que "depuis deux ans, nous n'avons peut-être pas assez assumé ce que nous avions engagé"."Ceux qui ont voté en faveur de cette feuille de route s'engagent pour les trois ans à venir", a insisté le Premier ministre, qui a terminé son discours de mardi sur une anaphore autour de l'expression "j'assume".Le programme de stabilité de la France pour la période 2014-2017 a été approuvé par 265 voix pour, 232 contre et 67 abstentions, un score qui aurait été encore plus serré si une majorité de centristes de droite ne s'étaient pas abstenus."Il est normal que, dans une majorité où le débat existe, et c'est mon devoir de les écouter, il y ait des expressions différentes.
Mais après ce vote, c'est la responsabilité qui doit l'emporter", a dit Manuel Valls.Il a repoussé toute idée de "fracture" au sein de son camp pour les votes à venir - loi de finances rectificative en juin et budget 2015 à l'automne."ACCÉLÉRER""Je ne le crois pas si nous maintenons cette capacité de dialogue que j'ai ouvert depuis ma nomination. J'ai le sentiment que depuis deux ans, les parlementaires socialistes n'ont pas été suffisamment écoutés, entendus", a poursuivi Manuel Valls.Le chef du gouvernement a écrit à l'ensemble des élus et reçu des parlementaires de la majorité ces derniers jours, assouplissant légèrement à leur demande son programme d'économies, notamment en faveur des retraités modestes.Il a rappelé que l'objectif de la France restait de parvenir à 3% du PIB de déficit public fin 2015,
malgré les critiques de l'aile gauche du PS qui le juge inatteignable et synonyme de sacrifices trop importants pour les Français.Tablant sur un taux de croissance en 2015 "autour de 1,6-1,7%, Manuel Valls a dit son intention de la "fortifier" en "accélérant" les réformes, notamment pour les collectivités territoriales et l'organisation de l'Etat.Alors que le gouvernement projette de réduire le nombre de régions, les Français doivent selon lui savoir "dans quel cadre institutionnel ils votent" lors des prochaines élections régionales, au printemps 2015, sans attendre l'après, comme il l'avait laissé entendre dans son discours de politique générale.Manuel Valls a également cité au titre des grands débats de 2014 celui sur la future loi sur la transition énergétique."Il faut accélérer les réformes, il faut en décider au Parlement, trouver des consensus", a-t-il dit, soucieux de gouverner dans la "durée" et la "stabilité".(Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)
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