Dans une interview au Journal du Dimanche, Manuel Valls salue le futur projet de loi contre les «séparatismes», mettant en garde au passage contre une forme de naïveté face à l’islamisme.
Manuel Valls salue dans une interview au Journal du Dimanche le futur projet de loi contre les «séparatismes», mettant en garde au passage contre une forme de naïveté face à l’islamisme.
«Il faut évidemment lutter contre tous les séparatismes, à condition de bien les nommer, mais ne soyons pas naïfs: le vrai sujet, c’est la bataille contre l’islamisme, l’islam politique, les Frères musulmans et les salafistes. Il faut reprendre en main les territoires perdus de la République», explique au JDD l’ancien Premier ministre PS.
La lutte contre le «séparatisme», notamment islamiste, doit faire l’objet d’un projet de loi du gouvernement cet automne.
«Défendre la République et la laïcité»
«Il y a toujours cette crainte de stigmatiser, entre guillemets, une partie de la population française. Mais il y a aussi, souvent, de la naïveté face à la progression de l’islam politique, face aux dérives du communautarisme, face à l’aveuglement de l’Éducation nationale», assure M. Valls, qui appelle à «?aider les musulmans de France, car la bataille est aussi celle de l’islam contre l’islamisme.»
Manuel Valls juge le président Emmanuel Macron «aujourd’hui loin de ce discours libéral-libertaire, une forme de culture du déni et de la recherche d’excuses […] Les Marcheurs ont cru que, par leur seule élection, la société française s’apaiserait. Le retour à la réalité a été brutal et cruel.»
Pour l’ex-chef de gouvernement de François Hollande, «quand il est question de défendre la République et la laïcité, les notions de droite et de gauche ne veulent pas dire grand-chose.»
«?Remobiliser la société?»
Et selon lui, la «première urgence» est la «remobilisation du camp républicain et laïque», car «les grandes associations d’éducation populaire, notamment à gauche, ont failli: la Ligue de l’enseignement, la Ligue des droits de l’homme… Seule la Licra a sauvé l’honneur. Il faut remobiliser la société à travers les partis, les syndicats, les associations, les think tanks, autour de la République et de la laïcité.»
«J’espère que cette nouvelle loi ne sera pas reportée, qu’il n’y aura pas de renoncement», insiste-t-il: «Ce serait un très mauvais signe.»
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