“La France ne peut pas réussir si Marseille ne réussit pas” : Emmanuel Macron a fait lundi de la deuxième ville de France une priorité, à neuf mois des élections municipales de mars 2020 pour lesquelles la République en marche se montre ambitieuse. “Ce qui m’importe, c’est que les projets les plus ambitieux pour Marseille sortent, puis après les responsables politiques prendront leurs responsabilités et les partis désigneront des candidats.
Ce n’est pas le rôle du président de la République”, a déclaré le président français, interrogé lors d’une visite dans une agence Pôle emploi des quartiers Nord de la ville. “Ce qui m’intéresse d’abord, c’est l’avenir de Marseille, qui est la deuxième ville de France. Je considère que l’Etat a aussi quelque chose à voir avec cette ville dans le sens où la France ne peut pas réussir si Marseille ne réussit pas”, a-t-il ajouté en marge du Sommet des deux rives consacré à la coopération en Méditerranée.
Dans une ville où le maire Les Républicains Jean-Claude Gaudin a annoncé ne pas briguer un cinquième mandat, la visite d’Emmanuel Macron signe clairement l’intérêt du parti présidentiel pour Marseille. Dix jours après la visite sur place de sa femme Brigitte, Emmanuel Macron a retrouvé le maire de la ville, les parlementaires et les députés LREM au déjeuner qui a aussi réuni les représentants des différents pays participant au sommet. Jean-Claude Gaudin et la présidente LR de la métropole Aix-Marseille, Martine Vassal, candidate encore non déclarée à l’élection municipale, sont favorables à un rapprochement de la droite, du centre et de la République en marche.
MACRON OUVERT A UNE ALLIANCE
Une démarche à laquelle les députés LREM comme Saïd Ahamada, candidat déclaré à l’investiture, sont hostiles, tout comme la base locale qui veut une candidature LREM au premier tour. “Aucun parti tout seul ne peut gagner les élections. Par conséquent, il faut un rassemblement et les Marcheurs apprendront à le faire”, avait assuré le maire de Marseille au lendemain de son déjeuner avec Brigitte Macron dans un restaurant de la ville.
Jean-Claude Gaudin avait aussi mis en avant la “volonté de rassemblement et d’unité” prônée par Martine Vassal, dans une ville où le Rassemblement national de Marine le Pen a viré en tête lors du récent scrutin européen (26,3%) devant la LaREM (20,6%). Les Républicains ont enregistré un score historiquement bas, avec seulement 8,3% des suffrages.
Ils ont même été devancés par Europe Ecologie-Les Verts (13,7%) alors qu’ils dirigent sans partage la deuxième ville de France depuis près d’un quart de siècle. Emmanuel Macron n’a pas fermé la porte à une alliance. “Je me félicite que beaucoup considèrent aujourd’hui que le clivage se fait entre ce qu’on pourrait appeler des démocrates ou des progressistes et des nationalistes, c’est en effet le clivage dans lequel nos concitoyens s’installent de plus en plus”, a-t-il dit.
“La clef pour répondre à tout ça, c’est d’avoir de l’ambition et du projet, il faut une ambition et un projet pour cette ville et donc le rassemblement se fera autour de celui ou celle qui portera l’ambition, le projet pour Marseille, d’en faire une véritable capitale culturelle, écologique, entrepreneuriale, méditerranéenne. Elle en a toutes les potentialités mais il faut profondément lancer une impulsion nouvelle et le rassemblement se fera derrière.”
Jean-François Rosnoblet, avec Elizabeth Pineau et Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse
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