Après avoir défendu son idée de refondation européenne devant le Parlement à Strasbourg, Emmanuel Macron était, mardi soir, à Épinal, pour débattre de l'avenir de l'Union européenne avec plusieurs centaines de personnes.
Opération "apprivoiser l'Europe". Emmanuel Macron a lancé, mardi 17 avril, à Épinal, la première "consultation citoyenne sur l'Europe", appelant tous les Français, qu'ils "aiment ou non l'Europe", à participer au débat, un an avant les élections européennes de 2019. "D'aujourd'hui à jusqu'à la fin octobre, je souhaite que nous puissions partout en France avoir ces échanges sur l'Europe", a déclaré le président en ouvrant ce débat devant quelque 450 personnes rassemblées dans le centre des congrès de la préfecture des Vosges.
Il a souhaité que les débats soient organisés "par les villes, les associations, les étudiants" et que "même ceux qui n'aiment pas l'Europe en organisent". "L'objectif est d'avoir des débats très libres sur l'Europe. Je ne vais pas faire de discours, je vais répondre à toutes vos questions", a expliqué Emmanuel Macron, le micro à la main, seul debout au milieu des participants. Les premières questions ont porté sur "l'identité" des Européens, les problèmes bancaires des patrons d'entreprises familiales et le programme Erasmus.
"Emmanuel Macron souhaite faire école" avec cette idée des consultations citoyennes, comme l’explique l’envoyée spéciale de France 24 à Epinal Caroline de Camaret. "Certains le soupçonnent d'avoir des arrière-pensées un peu politiques, de lancer une sorte de mouvement En Marche de l'Europe, poursuit-elle, en attendant ça intéresse tout le monde. Les élections européennes de mai 2019 vont être très dangereuses pour l'ensemble des grands groupes, qui se disent : 'On constate une montée des populismes', et peut-être que cela va se traduire au Parlement européen par un gonflement de ces forces eurosceptiques". D’où l’idée de "parler Europe très en amont, un an avant, sur une grande période avec des consultations qui sont ouvertes à tous".
Emmanuel Macron a rejoint Épinal depuis Strasbourg, où il avait défendu, quelques heures plus tôt, sa vision de l'Europe pour la première fois devant le Parlement européen. Il s'est félicité que les 27 pays de l'UE (hors Royaume-Uni) aient accepté d'organiser chez eux des "consultations citoyennes" jusqu'en octobre. L'Irlande a été la première à le faire et devrait être bientôt suivie par l'Allemagne. Une synthèse des débats sera présentée en décembre aux dirigeants européens.
Le chef de l'État restera dans les Vosges mercredi pour une journée consacrée à la ruralité, la revitalisation des villes moyennes et la filière bois.
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