Le président américain Barack Obama a donné ce mercredi 18 janvier sa dernière conférence de presse de chef d’Etat. Sans avoir l’air d’interférer dans les affaires du président élu, Barack Obama a dispensé ses conseils à Donald Trump.
Barack Obama a besoin de prendre du temps pour écrire et s’occuper de sa famille.
"Il est important pour moi de prendre du temps, pour digérer l'expérience extraordinaire que nous avons vécue. Que ma femme, avec qui je vais célébrer notre 25° anniversaire de mariage, continue le chemin avec moi. Je veux écrire, je veux être tranquille pendant un moment. Donc, voilà mes priorités de cette année. Mais comme je l'ai déjà dit, je reste un citoyen. Nous avons un nouveau président, et un Congrès qui vont prendre leurs propres décisions... mais il y a une différence entre le fonctionnement normal de la vie politique, et certains sujets sur lesquelles nos valeurs fondamentales peuvent être en danger. Je mets dans cette catégorie : une discrimination systématique, des obstacles objectifs au droit de vote, des efforts institutionnels pour museler la presse et enfin pour moi, cibler des jeunes qui ont grandi ici, et sont réellement américains. Punir ces jeunes, je pense que c'est un sujet qui me fera m'élever publiquement".
Obama promet de s'exprimer si les valeurs de l'Amérique sont en jeu
S’il restera un citoyen attentif à la vie politique, le président américain n’a pas l’intention de briguer un quelconque mandat ni de prendre position publiquement, sauf sur des sujets qui lui semblent essentiels, comme le droit de vote, la discrimination ou la liberté de la presse. Une allusion aux dernières déclarations de Donald Trump qui souhaite se « débarrasser » de journalistes qu’il estime de parti pris. « Une presse libre est essentielle au fonctionnement de ce pays, a affirmé Barack Obama. Ça ne peut pas marcher si les citoyens ne sont pas bien informés. Notre démocratie a besoin de vous. »
Sans avoir l’air d’y toucher, le président sortant a ainsi tout au long de cette conférence dispensé ses conseils à Donald Trump. « La réalité vous ramène sur terre quand vous êtes président des Etats-Unis », a-t-il prévenu. Au sujet de la Russie frappée par des sanctions américaines, Barack Obama l'a répété : Washington a besoin de bonnes relations avec Moscou, mais les Russes ont envahi l'Ukraine et c'est pour cela que des sanctions ont été appliquées.
Mais c'est surtout sur la question du Proche-Orient qu'Obama a appelé son successeur à la prudence. Toute décision américaine a un effet démultiplié, a-t-il averti. « Je ne partage pas les vues du président élu sur le transfert de l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, mais la situation sur le terrain dictera la suite », promet le président sortant, avançant que Donald Trump n'avait peut-être pas mesuré toutes les conséquences de ses propos.
"Si vous n'avez pas deux Etats, vous aurez en réalité un Etat, dans lequel des millions de personnes seront humiliées et peut-être même pas des citoyens. Donc, l'objectif de la résolution, est simplement de dire que les colonies créent sur le terrain, une réalité qui rendra impossible une solution à deux Etats. Il était important pour nous d'envoyer un message, pour dire que ce moment s'évanouit et, je l'espère, créer un débat dans les communautés israéliennes et palestiniennes. Le président élu aura sa politique. Le futur ambassadeur a objectivement des vues différentes des miennes. Ce sont leurs prérogatives, et nous verrons comment leur approche fonctionne. Je ne veux pas faire de prédiction sur ce qui peut se passer. Mais c'est objectivement une situation volatile. Et nous avons vu dans le passé que quand des projets unilatéraux sont mis en place, des projets qui touchent aux valeurs fondamentales, cela peut être explosif".
Obama rappelle à Trump combien la question israélo-palestinienne peut être «explosive»
Barack Obama n’a pas souhaité commenter la décision de boycotter la prestation de serment du président élu par une cinquantaine d’élus démocrates. Il a préféré revenir sur ses dernières décisions : la peine de Chelsea Manning réduite, car « disproportionnée » ou la loi « pieds secs, pieds mouillés » retirée pour rendre tangible, dit Barack Obama, le renouveau des relations avec Cuba.
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