Le pasteur américain Andrew Brunson a rencontré samedi Donald Trump au Bureau ovale, un jour après sa libération par la justice turque. Le président américain a annoncé qu'un "pas énorme" avait été franchi dans les relations avec Ankara.
Donald Trump a reçu samedi 13 octobre 2018 à la Maison Blanche le pasteur américain Andrew Brunson au lendemain de sa libération par la Turquie, saluant un "pas énorme" pour améliorer les relations "très tendues" avec Ankara après une grave crise diplomatique.
Dans le Bureau ovale, aux côtés de l'ex-détenu au cœur d'un bras de fer sans précédent entre les deux pays alliés, le président des États-Unis a remercié de manière appuyée son homologue turc Recep Tayyip Erdogan "pour avoir rendu cela possible". ll a estimé sur Twitter que la libération du pasteur allait "conduire à des relations bonnes, voire excellentes", s'attirant une réponse relativement froide du président turc qui s'est borné à appeler de ses vœux une bonne "coopération" après avoir mis en avant l'indépendance de la justice de son pays.
WELCOME HOME PASTOR ANDREW BRUNSON! pic.twitter.com/HijeAGU1gy
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 13 octobre 2018
Le président américain a affirmé qu'il n'y avait eu aucun "accord" avec les autorités turques pour obtenir cette libération. Il a promis que les sanctions imposées au cours de l'été 2018 dans le cadre de la détention du pasteur américain seraient rééxaminées.
Andrew Brunson a été libéré vendredi 12 octobre par la justice turque, après avoir été détenu puis assigné à résidence pendant une longue période en Turquie.
Le tribunal turc, à Aliaga dans la région d'Izmir (ouest), a condamné le pasteur à trois ans et un mois de prison mais l'a remis en liberté en tenant compte du temps qu'il a déjà passé en prison (21 mois, suivi de plus de deux mois d'assignation à résidence depuis juillet 2018), et de son comportement pendant son procès, selon une correspondante de l'AFP présente sur place.
Reconnu coupable de "soutien à des organisations terroristes"
Il s'est vu infliger cette peine de prison après avoir été reconnu coupable de "soutien à des organisations terroristes", en l'occurrence le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes) et le réseau de Fethullah Gülen, le prédicateur accusé par Ankara d'avoir orchestré le putsch manqué de juillet 2016.
Installé en Turquie depuis une vingtaine d'années, le pasteur était à la tête d'une petite église protestante à Izmir. Il a démenti en bloc les accusations d'activités "terroristes" qui pèsent sur lui.
Le pasteur américain, dans le bureau de Donald Trump, a prié genou à terre et la main sur l'épaule du président. Sa libération devrait satisfaire la partie évangélique de l'électorat trumpiste, à moins d'un mois d'élections législatives délicates pour le camp républicain. "J'en ai besoin plus que quiconque", a souri le milliardaire.
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