Frontex disposera à l’avenir d’un soutien renforcé de Berne. Craignant d’être mis au ban de l’Europe, les Suisses ont dimanche accepté à 72% de donner une seconde chance à l’agence controversée de gardes-frontières, selon une projection de l’institut gfs.bern.
Les premiers résultats cantonaux provisoires confirment la tendance.
La contribution helvétique à Frontex passera donc de 24 à 61 millions de francs d’ici 2027. Berne mettra également une quarantaine de collaborateurs à disposition de l’agence à cet horizon. La Suisse s’aligne ainsi sur le renforcement décidé par l’Union européenne après la vague migratoire de 2015.
Un renforcement décrié par des organisations de défense des réfugiés. Accorder davantage de moyens et de personnel à l’agence entraînerait une hausse des violences aux frontières, critiquent-elles. Frontex est régulièrement accusée de refoulements illégaux et de violations des droits fondamentaux. Elle doit également faire face à des problèmes de gestion internes.
Dernier épisode en date: la démission fin avril de son patron. Fabrice Leggeri part après une enquête de l’Office européen de lutte antifraude, dont les conclusions ne sont toujours pas publiques. Tous ces remous ne semblent pas avoir eu grand effet sur les Suisses. La crainte d’une exclusion de l’espace Schengen l’a emporté.
Les conséquences pour l’économie et le tourisme pourraient alors atteindre plusieurs milliards, a argumenté le Conseil fédéral, soutenu par tous les grands partis, sauf la gauche. Berne n’aurait en outre plus eu accès à de nombreuses bases de données européennes, cruciales dans la lutte contre la criminalité transfrontalière.
Après avoir peiné à récolter les signatures nécessaires au référendum, les opposants échouent définitivement. Ils partaient d’ailleurs divisés. La gauche était tiraillée entre ses ailes humanitaires et europhiles.
Et les organisations de défense des migrants n’ont pas fait bloc derrière les référendaires. Amnesty International et l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés ont laissé la liberté de vote. Le soutien d’une partie des conservateurs souverainistes, traditionnellement opposés à Schengen, n’y a rien fait.
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