Les risques climatiques vont réduire les bénéfices des entreprises. Voici ce que les PDG et les conseils d'administration peuvent faire

Alors que de nombreux engagements climatiques se concentrent sur l’année 2050, on pourrait pardonner aux gens de penser qu’il reste encore du temps avant que nous devions agir.

Les experts ne sont pas d’accord . Selon deux nouveaux rapports du Forum économique mondial, les entreprises qui ne parviennent pas à faire face aux risques climatiques croissants subiront de lourdes pertes financières au cours de la prochaine décennie.

Les rapports – le premier de l’ Alliance of CEO Climate Leaders et le second rédigé en collaboration avec d’éminents scientifiques du système terrestre – présentent des conclusions frappantes pour les chefs d’entreprise.

Parallèlement, ils expliquent comment les organisations peuvent œuvrer pour décarboner, préserver la nature et renforcer rapidement la résilience.

Les entreprises qui ne parviennent pas à s'adapter aux risques climatiques pourraient perdre jusqu'à 7 % de leurs bénéfices annuels d'ici 2035, selon les rapports. C'est l'équivalent de l'impact économique du COVID-19 tous les deux ans.

La chaleur extrême et d’autres risques climatiques devraient entraîner des pertes annuelles d’actifs fixes de 560 à 610 milliards de dollars pour les sociétés cotées d’ici 2035. Les entreprises de télécommunications, de services publics et d’énergie sont les plus vulnérables.

Les entreprises qui ne parviennent pas à décarboner leurs activités sont confrontées à des risques de transition de plus en plus importants : jusqu’à 50 % des bénéfices d’ici 2030 dans les secteurs fortement émetteurs. Pour une entreprise cotée moyenne, les pertes liées au changement climatique équivaudraient à une baisse des bénéfices de 8,1 à 10,1 % par an d’ici 2045.

Les entreprises sous-estiment probablement l’impact financier de ces risques, selon l’étude. Mais, combinés aux effets connexes sur les chaînes d’approvisionnement et les communautés, ils soulignent le besoin urgent pour les entreprises de mettre en place des stratégies de résilience.

Les rapports indiquent que l’intérêt économique d’une action collective est évident.

Les entreprises qui investissent dans l’adaptation, la résilience et la décarbonisation constatent des retours tangibles – jusqu’à 19 $ de valeur pour chaque dollar dépensé.

Et les marchés verts devraient passer de 5 000 milliards à 14 000 milliards de dollars d’ici 2030.

Selon l’étude, cela représente l’une des opportunités de croissance à long terme les plus importantes de l’histoire moderne, avec des opportunités pour les précurseurs d’acquérir un avantage concurrentiel.

Les avantages couvrent un large éventail de domaines, notamment des viviers de talents plus vastes, la durabilité étant un « pôle d’attraction majeur pour les talents » ; des économies de trésorerie et de carbone à mesure que les coûts du carbone augmentent ; et un risque réglementaire réduit.

Les deux rapports – The Cost of Inaction: A CEO Guide to Navigating Climate Risk , produit avec le soutien du Boston Consulting Group (BCG) ; et Business on the Edge: Building Industry Resilience to Climate Hazards , produit avec le soutien d’Accenture – fournissent une feuille de route aux entreprises pour aller de l’avant.

Les PDG doivent intégrer le risque climatique dans leurs stratégies d’entreprise, selon Le coût de l’inaction : Guide du PDG pour gérer le risque climatique .

L’étude de l’Alliance of CEO Climate Leaders, qui regroupe 131 PDG mondiaux représentant 12 millions d’employés, présente un guide pour aider les dirigeants à agir rapidement.

Cela comprend quatre actions principales :

En fin de compte, ce travail contribuera à déplacer le risque climatique d’un effort de conformité au cœur de l’agenda des dirigeants, imprégnant tous les niveaux des organisations, indique le rapport.

Ce graphique issu de notre rapport Business on the Edge présente d’autres recommandations et mesures permettant de s’attaquer à tous les problèmes, depuis la prévention des pertes économiques jusqu’à la protection des revenus et des communautés.

Business on the Edge : Building Industry Resilience to Climate Hazards aide les dirigeants à comprendre les risques de la chaîne d'approvisionnement et les meilleures réponses à ces risques.

Il décrit des mesures claires que les entreprises peuvent prendre pour préserver leurs revenus, réduire les coûts de maintenance et d’exploitation et protéger la main-d’œuvre et les communautés locales tout en soutenant les écosystèmes.

Les risques économiques et sociétaux en cascade pour les entreprises sont complexes et interconnectés, indique le rapport, mais ils peuvent être appréhendés de trois manières, qui peuvent guider la manière dont les entreprises réagissent. Il s’agit des coûts opérationnels directs, de la perturbation de la chaîne d’approvisionnement et de l’instabilité de la nature et de la société.

L'étude propose une feuille de route de recommandations et de mesures d'aide à l'entreprise pour les cadres dirigeants, les conseils d'administration et les investisseurs. Elle indique que chaque chef d'entreprise devrait s'activer dans les 24 prochains mois pour favoriser une meilleure prise de décision au niveau exécutif :

Alors que la planète est déjà confrontée à des points de basculement irréversibles, la fréquence et la gravité des risques climatiques ayant un impact direct sur les entreprises et les sociétés à l’échelle mondiale continueront de croître.

En s’attaquant dès maintenant aux risques climatiques, les entreprises ont une occasion incontournable de bâtir des opérations plus solides et plus durables tout en préservant les sociétés et la planète.