Les centres d'examen des demandes d'asile qu'Emmanuel Macron souhaite voir implantés en Afrique pour enrayer les flux de migrants qui traversent la Méditerranée ne seront pas installés en Libye mais au Niger et "peut-être" au Tchad, a déclaré mercredi la ministre chargée des Affaires européennes. "Ça n'est évidemment pas aujourd'hui en Libye, compte tenu de la situation qui prévaut dans ce pays, qu'on va pouvoir le faire dans des conditions de sécurité et de respect de la personne satisfaisantes", a dit Nathalie Loiseau sur franceinfo. "L'idée, c'est de le faire au Niger, peut-être au Tchad."
Le président de la République avait annoncé en juillet son souhait d'ouvrir ces centres de tri entre migrants économiques et réfugiés "afin d'éviter aux gens de prendre des risques fous alors qu'ils ne sont pas tous éligibles à l'asile". Il souhaitait toutefois que ces centres soient notamment implantés en Libye, plaque tournante des migrants, d'où sont déjà partis 85.000 réfugiés depuis janvier pour arriver en Italie, selon l'Organisation internationale pour les migrants (OIM). Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, avait déjà dit dans le Journal du Dimanche, le 6 août, que la Libye n'était pas suffisamment stable pour y installer des centres d'examen.
Nathalie Loiseau précise que des missions de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) auront lieu avec l'OIM avant la fin de l'été pour "pouvoir faire ce travail du côté africain". Epinglé ces dernières semaines pour sa politique d'accueil des migrants, le gouvernement français a annoncé la création de 12.500 places d'hébergement supplémentaires ces deux prochaines années pour les réfugiés et les demandeurs d'asile, et une réduction des délais de traitement des demandes d'asile de quatorze à six mois.
Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse
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