Dimanche 22 Décembre, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
International

Les « prot’s », prisées des sportifs, dans le collimateur de l’Anses

Single Post
Les « prot’s », prisées des sportifs, dans le collimateur de l’Anses
L’Agence de sécurité sanitaire s’inquiète des effets indésirables liés à l’usage des produits enrichis en protéines, acides aminés ou extraits de plantes. Deux décès sont notamment survenus après consommation de ces produits.

Palpitations, vertiges, évanouissements, vomissements, troubles du sommeil mais aussi pancréatites, insuffisance rénale aiguë, accidents vasculaires cérébraux et même arrêt cardiaque… Sur l’ordinateur du professeur Irène Margaritis, adjointe au directeur de l’évaluation des risques à l’Agence de sécurité sanitaire (Anses), s’affichent les 154 nouveaux cas d’effets indésirables déclarés entre 2016 et février 2024 à la suite de consommation de compléments alimentaires et aliments enrichis en protéines, acides aminés ou extraits de plantes.

Prisées notamment par les bodybuilders et certains sportifs désireux de « faire du muscle » et/ou de réduire leur masse grasse, les fameuses « prot’s » inquiètent au plus haut point l’Anses. Après une première alerte émise en 2016, l’agence met de nouveau « en garde les sportifs, les encadrants et les professionnels de santé sur les risques induits par la consommation de ces produits ».


La partie émergée de l’iceberg


« Ce qui nous effraie, c’est que les 154 nouveaux cas d’effets indésirables déclarés entre 2016 et février 2024 ne sont que la partie émergée de l’iceberg », souligne Irène Margaritis. Pourquoi ces produits réputés « brûleurs de graisse » ou au pouvoir anabolisant sont-ils aussi prisés ? « Ceux qui les utilisent cherchent soit à sécher leur corps pour des raisons esthétiques ou à augmenter leur puissance musculaire » détaille l’experte de l’Anses. Cette pratique est encouragée par une croyance non fondée selon laquelle l’alimentation courante ne suffirait pas à atteindre les objectifs de performance fixés ».


C’est une des raisons qui pousse Lucas à se faire deux fois par jour un shaker à base de protéines en poudre. « C’est comme si je mangeais l’équivalent de trois steaks, sauf que c’est beaucoup moins cher et plus rapide à préparer, explique ce jeune étudiant au corps savamment sculpté originaire de Gujan-Mestras (Gironde). Je sais que ça peut être dangereux pour les reins si tu en prends trop mais je n’imaginais pas que ça pouvait être potentiellement aussi dangereux ».


L’Anses n’hésite pas à parler dans certains cas de « risques majeurs pour la santé » et précise que « deux décès sont survenus et quatre personnes ont vu leur pronostic vital menacé ». Comment expliquer de tels effets indésirables ? Les compléments alimentaires ne répondant pas à la même réglementation que les produits médicamenteux, « ce qui est mis sur le marché n’est pas contrôlé avant » explique Irène Margaritis.


« Je ne contrôle pas ce que font les sportifs après avoir acheté leurs protéines »
« La plupart des industriels travaillent très bien mais d’autres intègrent parfois des substances non autorisées dans le domaine des médicaments, poursuit l’experte de l’Anses. « En dix-sept ans, on ne m’a jamais rapporté le moindre problème lié à ces produits, nous affirme le responsable d’un magasin de fitness. Par ailleurs, je ne suis pas fabricant mais juste revendeur et je ne contrôle pas ce que font les sportifs après avoir acheté leurs protéines ».

Devant la salle de sport du XVe arrondissement de Paris où on le croise, Edeen, 35 ans, avoue qu’il consomme des protéines de pois chiche et de soja depuis l’âge de quinze ans. Le trentenaire aux muscles saillants s’astreint juste à accompagner ses deux rations quotidiennes de « deux litres d’eau supplémentaire pour éviter que les reins ne trinquent ».


L’Anses suggère aux sportifs d’être « attentif à la composition des produits consommés en privilégiant ceux conformes à la norme européenne EN17444 : 2021 ». Certains produits pouvant affecter dans certains cas « le foie, le rein et le système nerveux », elle recommande « d’éviter la consommation concomitante de plusieurs compléments alimentaires ou aliments enrichis ou de les associer avec des médicaments » et « d’éviter les achats sur Internet ».


Enfin, l’Anses rappelle que « certains ingrédients tels que les stéroïdes anabolisants, le clenbuterol et l’éphédrine sont interdits à la consommation notamment en raison de leurs nombreux effets indésirables sévères sur l’activité cardiovasculaire ». « Leur présence dans des compliments alimentaires constitue donc une fraude, souligne Irène Margaritis. Et cela peut exposer le sportif consommateur, au-delà des risques pour sa santé, à un contrôle positif lors d’un contrôle antidopage ».



1 Commentaires

  1. Auteur

    En Juillet, 2024 (09:19 AM)
    Top Banner

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés. --
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email