Les États-Unis ont formellement demandé au Mexique l'extradition du fils du narcotrafiquant Joaquin “El Chapo” Guzman, Ovidio Guzman, arrêté en début d'année, ont indiqué lundi des sources du gouvernement mexicain.
L'ambassade des États-Unis a présenté au ministère des Affaires étrangères et au parquet général un dossier qui détaille les accusations à l'encontre d'Ovidio Guzman, accusé d'être un leader du cartel de Sinaloa, a indiqué une source gouvernementale qui n'a pas souhaité être identifiée.
Le fils Guzman a été arrêté le 5 janvier à Culiacan lors d'une opération qui a provoqué la mort de 10 militaires et 19 délinquants présumés. Les autorités et les experts estiment que cet homme de 32 ans a repris avec ses trois frères les commandes du Cartel de Sinaloa après l'arrestation du père.
Joaquin "El Chapo" Guzman purge une peine de prison à vie dans une prison du Colorado aux États-Unis après avoir été condamné en 2019 par un tribunal de Brooklyn pour trafic de drogues et blanchiment d'argent. Il avait été extradé en 2017.
Extradition
Après sa propre arrestation début janvier, Ovidio Guzman avait obtenu un sursis judiciaire pour empêcher sa remise immédiate à la justice américaine. Un juge mexicain avait donné jusqu'au 5 mars pour que les États-Unis présentent une demande d'extradition.
Le gouvernement américain demande l'extradition d'Ovidio Guzman et l'un de ses frères pour leur responsabilité présumée dans l'exportation de cocaïne, de méthamphétamines et de cannabis. Washington avait offert cinq millions de dollars de récompense pour chacun d'entre eux. Le Mexique accuse Guzman fils de délit contre la santé et de port d'armes à feu. La justice a ouvert des enquêtes à son encontre pour appartenance à la délinquance organisée.
9 Commentaires
Yakhouba Fall
En Février, 2023 (13:41 PM)À la faveur du vent de la démocratie parti en Europe de l'est (dans le chantier naval de Gdansk en Pologne) suivi de la chute du mur de Berlin, plusieurs pays sud-américains qui ont humé, senti ce vent ou cet air venu de l'Europe de l'est sont passés d'une dictature militaire pour certains et de l'autocratie pour d'autres à la démocratie.
L'esprit Salvador Allendé reste encore vivace, fort chez plusieurs peuples latinos de ce continent, notamment chez les paysans qui, du Chili au Nicaragua, voyaient en lui Salvador Allendé ce libérateur de la trempe d'un Simon Bòlivar ou d'un Che Guevara là ou la révolution castriste, en butte à la résistance et à l'embargo américains, ne pouvait arriver et s'imposer telle une réponse, une solution à leurs problèmes.
Pour se libérer des dictatures civiles et militaires dans leurs pays considérées à l'époque par les paysans pauvres comme étant des valets ou suppôts de l'occident, à leur solde, plusieurs paysans sud-américains ont pris le maquis. C'est le cas au Nicaragua où la révolution sandiniste s'est débarrassée du dictateur Batista ou encore des FARC (Forces Armées Révolutionnaires) naguère en Colombie... Plusieurs de ces paysans dans les maquis ont été maltraités, opprimés par des multinationales agricoles et en gardent encore de très mauvais souvenirs.
Plusieurs religieux ou prêtres qui ont été au côté des populations abandonnées ont jeté le froc aux orties pour s'armer d'une Bible et d'une Kalachnikov répandant, prêchant une théologie de la libération par les fusils et la Bible.
C'est un peu dans ce contexte (et même bien avant) que la culture de la cocaïne a pris une forme "révolutionnaire" qui, ont le voit bien, résiste à l'épreuve de la démocratie, des changements dans les sociétés modernes prônées ou présentées jusqu'ici comme modèle et cela un peu partout à travers le monde.
La culture de la coca a été depuis le début jusqu'à nos jours idéologique partout où elle a eu lieu ou a lieu encore en Amérique latine. Elle alimente cette résistance à l'occident "impérialiste". Il y a toujours dans ce continent ce lien fort entre paysans aux idées révolutionnaires et plusieurs cartels qui leur achètent leur drogue, leurs fournissent les intrants et subviennent à leur besoin dans les coins les plus réculés là ou l'état est absent ou ne veut pas être présent.
Voici de manière résumée l'idée des paysans cultivateurs de narco dans cette partie du monde : ils nous envoient, nous envahissent avec leur "impérialisme" (N.B : l'occident), nous leur envoyons nous en retour notre coca pour détruire leur société, leur jeunesse.
Un paysan sud américain confiait un jour à un journal occidental ceci (sic), parlant d'une puissance anglosaxonne entretenant des bases dans des pays situés sur leur continent : leurs soldats pervertissent notre jeunesse. Notre cocaïne fera la même chose chez eux.
Ils savent ces paysans sud-américains qui s'adonnent à cette culture interdite que l'argent provenant de la vente de la cocaïne vendue en occident peut être intercepté, ne leur parviendra pas. Mais ils se satisfont bien des dégats que leur drogue occasionne en occident.
L'Afrique ne les intérésse vraiment pas. Il est juste un point de passage, de transit de cette coca dont la destination finale est l'Europe puis enfin l'Amérique.
C'est dans les campagnes, les hameaux les plus reculés qu'il faut porter la bonne parole. Il est bon de s'intéresser de très près aux souffrances des paysans, du monde rural dans plusieurs pays de cette région du monde. Encourager les gouvernements à plus de démocratie, plus d'ouverture, à des changements politiques vers plus une justice sociale et ne pas exclure de discuter avec les narco-traficants. Chaque gouvernement, chaque état sud-américain devrait emprunter cette voix plutôt que de choisir, à tout moment ou à tout vent la répression.
Ce que la Colombie a réussi avec les FARC d'autres états, dans cette région peuvent aussi bien le tenter et le réussir.
La répression aveugle, sanglante développe cette culture de résistance armée chez plusieurs paysans et groupes de narco-traficants qui se muent carrément en para-militaires ou en armées contrôlant ou faisant la loi dans plusieurs zones, localités ou régions.
On l'a vu au cours du mois dernier dans YouTube un cartel qui s'est armé avec des armes et véhicules blindés aux allures de VAB (Véhicules Avant Blindés) dans un maquis d'un état de l'Amérique Centrale.
. Lire les articles éclairés et pointus du "Monde Diplomatique" pour comprendre un peu ce qui se passe dans cette région du monde.
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