Arrêté mi-mai après 26 ans de cavale, l’homme d’affaires rwandais doit répondre de sept chefs d’accusation de génocide et crimes contre l’humanité. Fin septembre, la Cour de cassation avait validé le mandat d’arrêt émis contre lui et ordonné son transfèrement vers le Mécanisme, un organe de l’ONU chargé des derniers dossiers du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), qui a fermé ses portes en 2014. Le Mécanisme dispose de deux antennes, l’une en Tanzanie et l’autre aux Pays-Bas. Dès son arrivée dans la prison de Scheveningen, il a été placé en quarantaine.
Félicien Kabuga passe ce lundi soir 26 octobre sa première nuit dans la prison de Scheveningen. L’homme d’affaires rwandais devrait rester confiné pendant dix jours avant de pouvoir rencontrer ses nouveaux voisins : les ex-chefs politiques et militaires des serbes de Bosnie, Radovan Karadzic et Ratko Mladic, jugés par le Tribunal pour l’ex-Yougoslavie. Une dizaine de jours aussi avant sa première comparution lors de laquelle il devra dire s’il plaide ou non coupable de génocide et crimes contre l’humanité.
Félicien Kabuga aurait dû rejoindre l’antenne d’Arusha, où a longtemps siégé le tribunal pour le Rwanda. Mais sur requête de la défense, soutenue par le procureur, un juge a décidé qu’il ferait d’abord escale à La Haye pour des examens médicaux. Pour décider si l’octogénaire est apte, ou non, à rejoindre Arusha en dépit de ses problèmes de santé. Et si la pandémie de Covid-19 l’autorise.
Le juge n’a pas indiqué la durée de l’escale néerlandaise de Félicien Kabuga. Le procès lui-même ne sera pas ouvert avant plusieurs mois, le temps pour le procureur de revoir un dossier en sommeil depuis 2011. Au cours des dernières semaines, Serge Brammertz a reconstitué ses équipes et repris les enquêtes. Ancien patron et fondateur du Fonds de défense national, Félicien Kabuga devra notamment répondre de son rôle dans l’approvisionnement des milices interahamwe.
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