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Le photographe raconte la photo qui a bouleversé le monde

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Le photographe raconte la photo qui a bouleversé le monde

Impossible de ne pas avoir vu passer ce cliché bouleversant ces derniers jours. Une fillette syrienne -et non un garçon, comme certains médias l'ont indiqué-, surprise de voir un photographe face à elle, a confondu son appareil avec une arme. Le visage terrifié et les bras en l'air, elle croit que son dernière heure a sonné. Une image terrible.

La BBC a pu s'entretenir avec le photographe turc Osman Sagirli, auteur du cliché. Il a raconté l'histoire qui se cachait derrière ce qui est déjà l'une des images de l'année. Il explique que la photo a été prise à la fin de l'année dernière: elle est donc beaucoup plus récente qu'on ne le pensait (les premiers échos évoquaient la date de 2012).

Beaucoup ont pourtant remis en question l'authenticité de la photo. Pourtant, son auteur est catégorique. Et il a raconté l'histoire qui se cachait derrière. 

Osman Sagirli, qui se trouve aujourd'hui en Tanzanie, explique que la petite se prénomme Hudea. La photo a été prise en décembre 2014 dans le camp de réfugiés syriens d'Atmeh, à la frontière turque. Hudea s'y trouvait avec sa mère et deux autres enfants, à environ 150 km de Hamah, sa ville d'origine. 

Le regard des enfants
"J'utilisais un téléobjectif et elle pensait qu'il s'agissait d'une arme. J'ai compris à quel point elle était terrifiée après avoir pris et regardé la photo. Elle mordait ses lèvres et levait ses bras en l'air. Normalement, quand ils voient une caméra, les enfants s'encourent, cachent leur visage ou rigolent."

Selon Sagirli, les images des enfants qui séjournent dans des camps sont les plus terribles. "Vous savez qu'il y a des gens déplacés dans ces camps. Mais c'est encore plus frappant de constater ce qu'ils ont enduré à travers les enfants plutôt que les adultes. Par son innocence, c'est l'enfant qui reflète les véritables sentiments qui habitent toutes ces personnes."

Le journal Türkiye, pour lequel Sagirli travaille depuis plus de 25 ans, a été le premier à publier la photo, au mois de janvier. Il avait déjà été énormément relayé dans ce pays.



3 Commentaires

  1. Auteur

    Niasslg

    En Avril, 2015 (20:05 PM)
    Ça fait mal au coeur.c'est révoltant tout ça.aujourd'hui qui échappe à cette peur ?personne.nous avons tous peur et le danger guette tout le monde.
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  2. Auteur

    Mor Dakhine

    En Avril, 2015 (20:30 PM)
    c'est un faux BUZZ !

    la fille n'est pas apeurée du tout !

    elle est dépenaillée oui ! résultat de l'agression contre son pays !
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    Auteur

    Mounos

    En Avril, 2015 (21:37 PM)
    Malheureusement, des musulmans vont faire encore pleurer, trembler beacoup de leurs semblables les mois , les années à venir, soi-disant au nom d'Allah ! Puisse DIEU épargner lme Sénégal et le monde en général !





    POUR INFO ! POUR INFO §





    INTERVIEW - Dans son dernier numéro, le magazine de l'EI en anglais Dabiq revient sur les attentats du Bardo et interviewe le djihadiste franco-tunisien Boubakar el-Hakim. Décryptage avec le spécialiste de la Tunisie David Thomson.





    David Thomson : «L'État islamique a décidé de faire de la Tunisie sa cible»



    A gauche: la une du numéro 8 du magazine Dabiq avec une photo de la grande mosquée de Kairouan, en Tunisie. A droite, l'interview de Boubakar el-Hakim, djihadiste franco-tunisien membre de la même filière que les frères Kouachi.

    INTERVIEW - Dans son dernier numéro, le magazine de l'EI en anglais Dabiq revient sur les attentats du Bardo et interviewe le djihadiste franco-tunisien Boubakar el-Hakim. Décryptage avec le spécialiste de la Tunisie David Thomson.

    LE FIGARO. - Le numéro 8 de Dabiq, le magazine de l'État islamique en anglais affiche en une la mosquée de Kairouan en Tunisie. Quel est le message?

    David THOMSON*. - L'image ne doit rien au hasard. La grande mosquée de Kairouan, appelée Oqba Ibn Nafi du nom de son fondateur, un chef militaire propagateur de l'islam au temps des Omeyyades, est un symbole de l'islam tunisien. Kairouan est même considérée comme la 4e ville sainte de l'islam par certains musulmans. Le message est clair: l'État islamique a décidé de faire de la Tunisie sa cible.

    Pourquoi?

    L'État islamique reproche à la Tunisie la même chose qu'aux pays musulmans engagés dans la transition démocratique: avoir pactisé avec le diable, l'Occident. La Tunisie est d'autant plus vulnérable qu'elle est le pays qui a le plus grand nombre de ressortissants djihadistes engagés en Syrie, Irak (3000 sur place et 500 retours selon les chiffres officiels) et en Libye (plusieurs centaines). Les djihadistes espèrent faire dérailler ce processus de transition démocratique en semant le chaos à la faveur duquel ils veulent prendre le pouvoir. Deux moyens s'offrent à eux pour cela: assassiner des personnalités politiques ou s'attaquer aux touristes qui font vivre l'économie du pays.

    Comme lors de l'attaque du Musée du Bardo…

    Dans ce numéro de Dabiq, l'État islamique réaffirme que c'est lui qui a ordonné et planifié cette attaque contre les touristes du Bardo, baptisés «croisés». Ils expliquent qu'ils ont envoyé deux Tunisiens entraînés par leur branche libyenne. Une version qui vient contredire celle des autorités tunisiennes. Le gouvernement tunisien a en effet préféré attribuer l'attaque du Bardo à la branche tunisienne d'Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique), qui n'a pourtant pas commis d'attentats contre les civils depuis 2012. Pour la Tunisie, il y a une difficulté à reconnaître que l'État islamique est présent sur son sol. D'une part parce que le gouvernement vient de tuer le chef militaire de la brigade tunisienne d'Aqmi, et veut démontrer son efficacité aux lendemains des attentats. D'autre part parce qu'il y a une réticence à reconnaître la présence d'un groupe djihadiste dont la stratégie est d'attaquer les intérêts occidentaux et le tourisme, un des poumons de l'économie tunisienne.

    Dans ce numéro, on trouve également une interview du Franco-Tunisien Boubakar el-Hakim, qui revendique les assassinats de Chokri Belaïd et Mohammed Brahmi, opposants tunisiens à Ben Ali tués en 2013…

    Boubakar el-Hakim a un parcours révélateur. Né en France, dans le XIXe arrondissement parisien, il était membre de la même filière que les frères Kouachi, celle des Buttes-Chaumont. Parti en Irak en 2003 combattre les Américains, il est arrêté en Syrie et renvoyé en France, où il écope de sept ans de prison. Libéré en 2011 juste après la révolution tunisienne, il rejoint immédiatement le groupe djihadiste tunisien Ansar al-Charia. Il organise trafics d'armes et camps d'entraînement avec la Libye, depuis la Tunisie. Dans l'interview, il affirme avoir rejoint ensuite le maquis tunisien, puis via la Libye, la Syrie, où il joue aujourd'hui un rôle clé au sein de l'État islamique. Comme le pensaient les autorités tunisiennes, il confirme avoir participé au commando qui a assassiné Chokri Belaïd et affirme avoir porté le coup fatal à Mohammed Brahmi, deux opposants de gauche à Ben Ali assassinés pour, dit-il, «semer le chaos» et faire dérailler le processus démocratique.

    Comment l'État islamique considère-t-il Ennahda, le parti islamiste tunisien issu des Frères musulmans?

    Comme Fajr Libya, la coalition de milices qui a pris le pouvoir à Tripoli, les islamistes politiques d'Ennahda sont considérés par l'État islamique comme des ennemis qui méritent la peine de mort. Ils les accusent d'être des «apostats qui ont rejoint la religion de la démocratie». Les apostats, dans leur conception de l'islam, sont considérés comme pires que des mécréants, car ils ont «cru puis mécru».

    «La charia seule doit gouverner l'Afrique», titre le magazine de propagande. L'Afrique est-elle devenue le nouvel horizon de Daech?

    En Irak et en Syrie, l'État islamique, même s'il reste fortement ancré dans certaines grandes agglomérations, a vu sa progression stoppée par l'intervention de la coalition. Depuis un an, l'EI développe donc sa stratégie africaine, surtout en Libye, où des combattants de Syrie et d'Irak ont été envoyés pour faire souche. Désormais, l'EI affiche son ambition de «se développer et s'étendre en Afrique». Boko Haram au Nigeria, qui leur a fait allégeance, en est l'exemple.

    La Libye est devenue une zone d'émigration de substitution pour ceux qui ne peuvent pas se rendre sur les terres historiques du califat. L'EI plaide pour un «djihad de proximité»: si vous ne pouvez-vous rendre en Irak ou en Syrie, rendez-vous en Libye!

    *David Thomson est journaliste pour RFI et auteur du livre Les Français jihadistes (Les Arènes, 2014).



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