Pretoria doit accueillir au mois d’août le sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), auquel le président russe a déjà été invité.
Pretoria déroulera-t-elle le tapis rouge à Vladimir Poutine s’il décide de se rendre au sommet des Brics prévu fin août en Afrique du Sud ? C’est ce que pensent 74 % des visiteurs du site sud-africain News24 interrogés lors d’un court sondage en ligne. Le mandat d’arrêt pour crimes de guerre émis le 17 mars par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président russe a pris une résonance toute particulière en Afrique du Sud.
Le pays doit accueillir au mois d’août le sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), auquel Vladimir Poutine a déjà été invité. Le mandat d’arrêt « est évidemment un sujet de préoccupation » a déclaré vendredi 24 mars Naledi Pandor, la ministre sud-africaine des relations internationales et de la coopération. En juin 2015, la visite d’Omar Al-Bachir, alors président du Soudan sous le coup de deux mandats d’arrêt de la CPI pour génocide et crimes contre l’humanité, a laissé comme un traumatisme dans le pays. Pretoria ne veut pas de nouveau traverser ce qui fut une incroyable saga diplomatico-judiciaire.
Dix jours avant le 25e sommet de l’Union africaine, le gouvernement du président de l’époque, Jacob Zuma, avait fourni à tous ses hôtes l’assurance écrite qu’ils seraient couverts par l’immunité diplomatique attachée à leur fonction. Mais alors que s’ouvrait à Johannesburg ce sommet des chefs d’Etat le 14 juin 2015, trois juges de la Haute Cour de Prétoria, saisis d’une plainte par l’organisation South Africa Litigation Center (SALC), ont ordonné d’empêcher tout départ du président soudanais, le temps de délibérer.
Vingt-quatre heures plus tard, ils demandaient l’arrestation d’Omar Al-Bachir, au moment même ou l’ancien président survolait le ciel sud-africain, en direction de Khartoum. « God is greatest » (« Dieu est le plus grand ») avait lancé Omar Al-Bachir en foulant le sol soudanais.
Pretoria déroulera-t-elle le tapis rouge à Vladimir Poutine s’il décide de se rendre au sommet des Brics prévu fin août en Afrique du Sud ? C’est ce que pensent 74 % des visiteurs du site sud-africain News24 interrogés lors d’un court sondage en ligne. Le mandat d’arrêt pour crimes de guerre émis le 17 mars par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président russe a pris une résonance toute particulière en Afrique du Sud.
Le pays doit accueillir au mois d’août le sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), auquel Vladimir Poutine a déjà été invité. Le mandat d’arrêt « est évidemment un sujet de préoccupation » a déclaré vendredi 24 mars Naledi Pandor, la ministre sud-africaine des relations internationales et de la coopération. En juin 2015, la visite d’Omar Al-Bachir, alors président du Soudan sous le coup de deux mandats d’arrêt de la CPI pour génocide et crimes contre l’humanité, a laissé comme un traumatisme dans le pays. Pretoria ne veut pas de nouveau traverser ce qui fut une incroyable saga diplomatico-judiciaire.
Dix jours avant le 25e sommet de l’Union africaine, le gouvernement du président de l’époque, Jacob Zuma, avait fourni à tous ses hôtes l’assurance écrite qu’ils seraient couverts par l’immunité diplomatique attachée à leur fonction. Mais alors que s’ouvrait à Johannesburg ce sommet des chefs d’Etat le 14 juin 2015, trois juges de la Haute Cour de Prétoria, saisis d’une plainte par l’organisation South Africa Litigation Center (SALC), ont ordonné d’empêcher tout départ du président soudanais, le temps de délibérer.
Vingt-quatre heures plus tard, ils demandaient l’arrestation d’Omar Al-Bachir, au moment même ou l’ancien président survolait le ciel sud-africain, en direction de Khartoum. « God is greatest » (« Dieu est le plus grand ») avait lancé Omar Al-Bachir en foulant le sol soudanais.
Passer les menottes à un chef d’Etat ?
Les autorités sud africaines avaient dû, elles, essuyer les plâtres : le président soudanais gardait rancœur de cette fuite peu glorieuse. Les juges de la CPI sommaient l’Afrique du Sud de venir à La Haye fournir des explications, tandis que la société civile accusait le gouvernement d’avoir foulé aux pieds les décisions de ses propres juges. Pretoria avait ensuite mené campagne contre la Cour, menaçant de quitter son traité fondateur.
Récemment, l’Afrique du Sud est revenue à une position un peu plus amène vis-à-vis de la Cour. Le 10 mars, quelques jours avant l’annonce du mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine, le gouvernement décidait de retirer une loi qui aurait permis au pays de ne plus être partie au traité de cette Cour. « Les liens politiques et économiques de l’Afrique du Sud avec d’autres gouvernements, chefs d’Etat ou tout autre haut responsable gouvernemental ne peuvent et ne doivent plus jamais être un obstacle à la lutte contre l’impunité pour les atrocités », prévenait à cette occasion la directrice du SALC, Anneke Meerkotter.
Passer les menottes à un chef d’Etat ? Beaucoup d’Etats, même démocratiques, voient comme un cauchemar l’idée d’arrêter un président, même s’il s’agit du chef d’un pays totalitaire. Les mandats d’arrêt visant des chefs d’Etat en exercice compliquent toujours les relations diplomatiques. « Nous sommes inquiets de la situation du peuple d’Ukraine », a précisé la ministre Naledi Pandor, tout en expliquant que l’Afrique du Sud veut poursuivre ses relations avec les deux pays et « les persuader d’aller vers la paix ».
Les autorités sud africaines avaient dû, elles, essuyer les plâtres : le président soudanais gardait rancœur de cette fuite peu glorieuse. Les juges de la CPI sommaient l’Afrique du Sud de venir à La Haye fournir des explications, tandis que la société civile accusait le gouvernement d’avoir foulé aux pieds les décisions de ses propres juges. Pretoria avait ensuite mené campagne contre la Cour, menaçant de quitter son traité fondateur.
Récemment, l’Afrique du Sud est revenue à une position un peu plus amène vis-à-vis de la Cour. Le 10 mars, quelques jours avant l’annonce du mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine, le gouvernement décidait de retirer une loi qui aurait permis au pays de ne plus être partie au traité de cette Cour. « Les liens politiques et économiques de l’Afrique du Sud avec d’autres gouvernements, chefs d’Etat ou tout autre haut responsable gouvernemental ne peuvent et ne doivent plus jamais être un obstacle à la lutte contre l’impunité pour les atrocités », prévenait à cette occasion la directrice du SALC, Anneke Meerkotter.
Passer les menottes à un chef d’Etat ? Beaucoup d’Etats, même démocratiques, voient comme un cauchemar l’idée d’arrêter un président, même s’il s’agit du chef d’un pays totalitaire. Les mandats d’arrêt visant des chefs d’Etat en exercice compliquent toujours les relations diplomatiques. « Nous sommes inquiets de la situation du peuple d’Ukraine », a précisé la ministre Naledi Pandor, tout en expliquant que l’Afrique du Sud veut poursuivre ses relations avec les deux pays et « les persuader d’aller vers la paix ».
Une question de politique intérieure
Depuis l’émission du mandat d’arrêt, le gouvernement attend « un avis juridique actualisé sur la question » a déclaré vendredi la ministre. Comme les 123 membres de la Cour, l’Afrique du Sud a ratifié le statut de la CPI et aurait donc, selon ses juges, l’obligation d’exécuter tous ses mandats d’arrêt. La question divise néanmoins les juristes. Certains assurent qu’un pays doit respecter l’immunité des chefs d’Etats qui n’ont pas adhéré à la Cour, comme c’est le cas de la Russie.
Rappelant qu’elle n’a pas ratifié le traité de la CPI, Moscou a annoncé l’ouverture d’une enquête pénale contre le procureur et les trois juges qui ont pris la décision. En Afrique du Sud, le débat est devenu une question de politique intérieure. Le virulent député Julius Malema, du Economic Freedom Fighters, a dénoncé le « deux poids, deux mesures » de la CPI, lui reprochant d’avoir épargné les responsables occidentaux tout en rappelant que la Russie avait soutenu l’ANC contre l’apartheid. Dix jours après son émission, ce mandat d’arrêt visant le chef d’Etat d’un des cinq pays permanents du Conseil de sécurité de l’ONU a déjà fait couler beaucoup d’encre.
Depuis l’émission du mandat d’arrêt, le gouvernement attend « un avis juridique actualisé sur la question » a déclaré vendredi la ministre. Comme les 123 membres de la Cour, l’Afrique du Sud a ratifié le statut de la CPI et aurait donc, selon ses juges, l’obligation d’exécuter tous ses mandats d’arrêt. La question divise néanmoins les juristes. Certains assurent qu’un pays doit respecter l’immunité des chefs d’Etats qui n’ont pas adhéré à la Cour, comme c’est le cas de la Russie.
Rappelant qu’elle n’a pas ratifié le traité de la CPI, Moscou a annoncé l’ouverture d’une enquête pénale contre le procureur et les trois juges qui ont pris la décision. En Afrique du Sud, le débat est devenu une question de politique intérieure. Le virulent député Julius Malema, du Economic Freedom Fighters, a dénoncé le « deux poids, deux mesures » de la CPI, lui reprochant d’avoir épargné les responsables occidentaux tout en rappelant que la Russie avait soutenu l’ANC contre l’apartheid. Dix jours après son émission, ce mandat d’arrêt visant le chef d’Etat d’un des cinq pays permanents du Conseil de sécurité de l’ONU a déjà fait couler beaucoup d’encre.
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