Au lendemain du premier tour des élections législatives en France, l’homme fort de la NUPES Jean-Luc Mélenchon s’est rendu coupable d’un lapsus rapidement repris par le camp présidentiel.
C'est devenu une (mauvaise) habitude au soir d’une élection en France (comme en Belgique, d’ailleurs): pratiquement chaque camp estime en être sorti vainqueur, ou en tout cas avoir marqué des points, histoire de ne pas perdre la face. On a encore pu le constater ce dimanche chez nos voisins du nord à l’issue du premier tour des législatives. Les coalitions présidentielle et de gauche ainsi que le Rassemblement national ont passé la soirée à chanter leurs propres louanges afin de motiver leurs électeurs pour le second tour. Dans les faits, les deux premières sont en recul ou stagnent par rapport à 2017. Seul le RN a progressé en cinq ans.
Jean-Luc Mélenchon, qui continue à faire croire qu'il pourra décrocher Matignon, avait dégainé le premier en affirmant dimanche soir que le camp d’Emmanuel Macron était "défait.” Le chef des Insoumis a ensuite appelé le peuple de gauche à “déferler” dans les bureaux de vote dimanche prochain, alors que l'abstention a atteint un niveau record au premier tour.
Oui, vous avez bien entendu. @JLMelenchon appelle les « fachos » à voter pour lui.
— Christophe Castaner (@CCastaner) June 13, 2022
On avait vu l’ambiguïté. C’est maintenant un rapprochement assumé avec l’extrême droite.pic.twitter.com/UcW8kqRBhn
“Des fachos pas trop fâchés”
Mélenchon a réitéré son appel lundi soir sur le plateau du JT de 20h de France 2. Non sans commettre un lapsus qui n’aura échappé à personne, et certainement pas au sein de la Macronie, qui n’en demandait pas tant. “S’il y a des fachos qui ne sont pas trop fâchés, mieux vaut qu’ils votent pour nous que de rester à la maison ou de voter pour Marine Le Pen. Ça ne sert à rien”, a déclaré le leader de la NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) alors que la journaliste Anne-Sophie Lapix l'interrogeait sur les réserves de voix de l’alliance de la gauche pour le second tour.
Les membres de la coalition Ensemble! d’Emmanuel Macron ont sauté sur l’occasion pour vendre un prétendu rapprochement entre la NUPES et l'extrême droite. Cette tentative de diabolisation de ses deux principaux adversaires est une stratégie mise en place par l’alliance présidentielle depuis des mois. Le lapsus de Mélenchon est donc venu à point nommé.
“C'était un lapsus. Désolé”
Car il s'agit bien d’un lapsus. Le leader de la France insoumise a malencontreusement inversé son expression “fâchés pas fachos” qu’il utilise habituellement pour s’adresser aux ”électeurs de Marine Le Pen qui ne sont pas d’accord avec les thèses ethnicistes ou d’extrême droite, mais qui pour autant pensent que ça va répondre à leur colère sur le social et tout le reste”, a rappelé le député sortant Adrien Quatennens sur Franceinfo.
Le principal intéressé s’en est d’ailleurs excusé sur Twitter, non sans lancer quelques piques. “C’était un lapsus. Désolé. J’en appelais aux fâchés pas fachos. Non l’inverse. Valeurs actuelles et quelques autres ne sont donc pas concernés. Par contre Castaner a bien dit toutes ses bêtises. Et il ne les regrette pas”, a écrit Mélenchon.
C'était un lapsus. Désolé. J'en appelais aux fâchés pas fachos. Non l'inverse. Valeurs actuelles et quelques autres ne sont donc pas concernés. Par contre Castaner a bien dit toutes ses bêtises. Et il ne les regrette pas.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) June 14, 2022
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