Alex Segura a bien été arrêté à Paris en possession d’une importante somme d’argent en devises étrangères, selon la radio RFM, qui cite le responsable du FMI à Washington Alex Thompson. Selon ce responsable du FMI interrogé par le correspondant de la radio dakaroise, M. Segura a été signalé par les autorités douanières de Barcelone, qui ont alerté leurs homologues français pour permettre l’arrestation de l’ancien représentant du FMI à Dakar. Deux mission du FMI seraient en ce moment-même à Paris et à Barcelone pour mener des enquêtes sur les conditions d’arrestation du haut fonctionnaire. Les responsables du FMI à Washington indiquent que M. Segura devrait toutefois être libéré, du fait de son statut diplomatique.
Peu avant la confirmation de cette information, les autorités sénégalaises avaient démenti la nouvelle par le ministre de la Communication porte-parole du gouvernement. Dakar serait dans un grand embarras diplomatique depuis la diffusion de cette information par la presse sénégalaise, qui a d’abord pensé à un piège. Il se trouve qu’à la veille de son départ pour Barcelone, M. Segura avait rendu une visite surprenante au président de la République du Sénégal. Surprenante du fait notamment de leurs relations très houleuses par le passé. M. Segura a fait l’objet de plusieurs menaces et deux cambriolages par des personnes apparemment bien au fait de ses activités et non contentes de certaines confidences faites à la presse. Sans doute parce qu’il s’était montré d’une grande liberté de ton quant aux pratiques financières du régime d’Abdoulaye Wade.
Mais il a suscité l’hilarité générale il y a quelques semaines en venant au secours du fils du président de la République dans sa gestion controversée de l’Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique (ANOCI). Cette visite au président de la République sénégalaise est d’autant plus inhabituelle que rien ne la justifiait, alors que M. Segura n’était pas apprécié d’Abdoulaye Wade. S’est-il laissé corrompre pour quelques centaines de milliers d’Euros ; ou Abdoulaye Wade l’a-t-il piégé pour se venger de toutes les misères que le jeune fonctionnaire téméraire lui a causées ? Les semaines à venir nous diront. Mais il est surprenant qu’un fonctionnaire comme Segura, qui connait bien le fonctionnement du système monétaire international, ait pu garder par devers lui autant de devises sans les déclarer. Peut-il en justifier l’origine ?
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