Réunis mercredi 27 avril au Caire, les frères ennemis du mouvement palestinien, le Fatah du président Mahmoud Abbas, qui administre la Cisjordanie, et le Hamas, au pouvoir à Gaza, sont convenus, à la surprise générale, de former un gouvernement transitoire en vue d'élections présidentielle et législatives d'ici un an. Selon l'agence officielle égyptienne MENA qui cite un communiqué diffusé à l'issue de la réunion, les délégations "sont parvenues à un accord complet après des discussions sur tous les points, dont la formation d'un gouvernement de transition et le choix d'une date pour les élections".
L'Egypte va désormais appeler à une réunion de toutes les factions palestiniennes pour signer un accord de réconciliation au Caire dans les prochains jours, poursuit l'agence.Le chef de la délégation du Hamas, haut dirigeant et idéologue du mouvement à Gaza, Mahmoud Zahar, a confirmé que les deux parties étaient tombées d'accord pour former un gouvernement de transition regroupant des "personnalités indépendantes".
Le chef de la délégation du Fatah, Azzam Al-Ahmad, a confirmé l'information, précisant que "ce gouvernement devra préparer des élections présidentielle et législatives d'ici un an".Les factions palestiniennes seront convoquées en fin de semaine prochaine au Caire pour signer cet accord qui prévoit, notamment, la libération des "détenus politiques", a expliqué M. Zahar sur la chaîne satellitaire Al-Jazira. Selon lui, il a été décidé de convoquer simultanément les élections présidentielle, les législatives et celles du Conseil national palestinien (Parlement de l'OLP) d'ici un an, et de former une commission judiciaire formée de douze juges pour trancher les litiges liés aux élections.Mahmoud Zahar a par ailleurs indiqué qu'un accord avait été conclu sur la réunification des forces de sécurité entre le Fatah et le Hamas, une des principales pommes de discorde entre les deux mouvements.
POUR ISRAËL, ABBAS "DOIT CHOISIR"
L'information a vivement fait réagir le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. "L'Autorité palestinienne doit choisir entre la paix avec Israël et la paix avec le Hamas. Il ne peut pas y avoir de paix avec les deux parce que le Hamas s'efforce de détruire l'Etat d'Israël et le dit ouvertement", a déclaré M. Nétanyahou, qui s'est prononcé à plusieurs reprises contre la réconciliation entre les mouvements palestiniens rivaux. Le Hamas (dont l'acronyme signifie "mouvement de résistance islamique"), considéré comme une organisation "terroriste" par les Etats-Unis, l'UE et Israël, refuse de reconnaître l'Etat hébreu."Je pense que l'idée de réconciliation montre la faiblesse de l'Autorité palestinienne et crée la perspective que le Hamas pourrait reprendre le contrôle de la Judée-Samarie", a-t-il déclaré en référence à la Cisjordanie. "J'espère que l'Autorité palestinienne fera le bon choix : la paix avec Israël", a-t-il lancé.
"En réaction à la remarque de M. Nétanyahou, nous disons que la réconciliation palestinienne et l'accord conclu aujourd'hui au Caire est une affaire interne palestinienne", a rétorqué le porte-parole du président de l'Autorité palestinienne (Fatah), Nabil Abou Roudeina. Il a appelé le premier ministre israélien a "choisir entre la paix et les colonies".De son côté, la Maison Blanche a affirmé mercredi soir que tout futur gouvernement palestinien devrait renoncer à la violence et reconnaître l'existence d'Israël
.BLOCAGE DIPLOMATIQUE DEPUIS DEUX ANS
Le groupe islamiste Hamas avait envoyé au Caire une délégation comprenant le principal dirigeant islamiste à Gaza, Mahmoud Zahar, et Moussa Abou Marzouk, un responsable à Damas. Celle du Fatah était dirigée par l'un des responsables du parti, Azzam Al-Ahmad. A couteaux tirés depuis la prise de contrôle de la bande de Gaza par le mouvement islamiste, en juin 2007, les deux mouvements sont engagés depuis plus de deux ans dans un processus de réconciliation jusqu'à présent infructueux.Récemment, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avait accusé le Hamas de bloquer la réconciliation sous influence de l'Iran. "Je veux aller à Gaza, mais ils ne veulent pas que j'y aille", avait alors dit M. Abbas, le chef du Fatah, en référence à sa proposition lancée en mars de venir à Gaza sceller la réconciliation. "L'Iran leur donne instruction de faire ceci ou cela, et ils obéissent en échange de l'argent qu'ils en reçoivent."
Le Hamas avait à l'époque rejeté ces accusations.Mais le 16 mars, Mahmoud Abbas s'était dit "prêt à retarder la formation du gouvernement", que devait annoncer incessamment son premier ministre Salam Fayyad, pour permettre un accord d'union nationale avec le Hamas sur la constitution d'un cabinet non partisan chargé de préparer les élections
5 Commentaires
1life2live
En Avril, 2011 (23:01 PM)Mérkate
En Avril, 2011 (23:26 PM)Ismail
En Avril, 2011 (20:21 PM)Yahman
En Avril, 2011 (00:12 AM)Tienne
En Avril, 2011 (09:46 AM)Participer à la Discussion