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[Vidéo] Le destin tragique de Jovenel Moïse, homme d'affaires à la tête d'Haïti

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Le président haïtien, Jovenel Moïse, au palais présidentiel lors d'une interview à Port-au-Prince, le 22 octobre 2019. © Valérie Baeriswyl, AFP
Assassiné mercredi dans son pays des Caraïbes englué dans une profonde crise, le président haïtien, Jovenel Moïse, a connu une fructueuse carrière d'entrepreneur avant un mandat à la présidence. Mais le soutien de la population s'est érodé, son pouvoir étant largement critiqué.

Élu en 2016 au terme d'un marathon électoral mouvementé, Jovenel Moïse était inconnu du grand public au printemps 2015 lorsqu'il est apparu sur la scène politique. 

C'est finalement très isolé, avec un parlement suspendu et gouvernant par décrets, que le président haïtien âgé de 53 ans a terminé, dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 juillet, de façon tragique son mandat unique, cible d'une attaque à son domicile. 

Ce père de deux enfants a été incapable d'arrêter la spirale descendante de sa nation, la plus pauvre du continent américain, et notamment les violences qui gangrènent la vie des habitants.

Issu d'une famille modeste – un père mécanicien et agriculteur, une mère couturière et commerçante –, ce natif de Trou du Nord, dans le département du Nord-Est, poursuit des études jusqu'à la Faculté des sciences de l'éducation à l'université haïtienne Quisqueya.

Sa famille s'était installée dans la capitale Port-au-Prince en 1974. En 1996, tout jeune marié avec sa camarade de classe Martine, il retourne dans son département natal avec un rêve : refaire de Haïti une contrée "essentiellement agricole" en développant l'arrière-pays.

Entrepreneur agricole

Selon la biographie disponible sur son site internet, Jovenel Moïse crée, grâce à des fonds de capital-investissement, un commerce de pièces détachées automobiles et une première plantation de bananes de 10 hectares.

Sa dernière bananeraie biologique est la plus vaste du pays (près de 1 000 hectares). D'où son surnom après son entrée en lice dans la course à la présidence : "Nèg Bannan nan", soit "l'homme-banane" en créole.

Sensibilisé à l'importance de l'eau potable, il noue un partenariat avec le spécialiste Culligan et ouvre en 2001 une usine de distribution dans les régions du Nord-Est et du Nord-Ouest. Puis il s'intéresse à l'électrification régionale, créant en 2008 avec des associés une société ad hoc.

En 2012, il lance la première zone franche agricole d'Haïti, et y installe sa société Agritrans pour laquelle il a décroché un prêt participatif de six millions de dollars auprès du gouvernement de son prédécesseur, Michel Martelly.

D'après le site de Jovenel Moïse, ce dispositif a permis de développer des dizaines de projets agricoles et "de créer près de 3 000 emplois directs et 10 000 emplois indirects".

Minorité aisée et pays miné par la corruption

Son entrée fracassante en politique, c'est d'ailleurs à Michel Martelly qu'il la doit : le président sortant – qui ne pouvait briguer un second mandat – le choisit au printemps 2015 pour représenter son parti Tet Kale (PHTK), avec l'objectif d'assurer sa succession.

Avait alors débuté une campagne électorale très active centrée sur lui, notamment sur les réseaux sociaux encore sous-exploités par la classe politique traditionnelle, financée par de grands industriels et des membres de l'élite économique, la même minorité aisée qui entourait Michel Martelly.

Une fois élu, Jovenel Moïse s'engage à assainir le pays, miné par la corruption. Mais, assez vite, ce sont certains de ses propres collaborateurs qui se retrouvent soupçonnés de détournements de fonds publics.

Année après année, des enquêtes parlementaires, des enquêtes d'ONG ou des enquêtes de la Cour des comptes confirment que la corruption continue d'imprégner les institutions haïtiennes, malgré la valse des ministres et hauts fonctionnaires.

Controverse sur sa date de fin de mandat

Comme une bonne partie de la classe politique, y compris avant lui, Jovenel Moïse peine notamment à rendre des comptes sur la façon dont a été utilisé l'argent prêté dans le cadre du programme Petrocaribe, initié par l'ancien président vénézuélien Hugo Chavez, qui permet à plusieurs pays d'Amérique latine et des Caraïbes d'acquérir des produits pétroliers à un coût avantageux. 

Jovenel Moïse a nommé sept Premiers ministres en quatre ans et a échoué à mener une grande réforme constitutionnelle qu'il appelait de ses vœux, suscitant des critiques et de l'incompréhension jusque dans son propre camp.

Sa fin de présidence a été marquée par une autre vive controverse, lui estimant que son mandat prendrait fin le 7 février 2022, alors que pour l'opposition et une partie de la société civile celui-ci s'était achevé le 7 février 2021. Ce désaccord tenait au fait que Jovenel Moïse avait été élu à l'issue d'un scrutin annulé pour fraudes, puis réélu un an plus tard.


6 Commentaires

  1. Auteur

    En Juillet, 2021 (19:37 PM)
    Pays gangrené par la violence depuis des années. Il y a eu beaucoup de catastrophes naturelles dans ce pays pauvre. 
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  2. Auteur

    En Juillet, 2021 (20:27 PM)
    Senegal dou Haiti fekhee lenn ko rekkkkk
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    Auteur

    Las

    En Juillet, 2021 (20:45 PM)
    coup d état ?
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    Auteur

    Rappel Historique

    En Juillet, 2021 (20:58 PM)
    « L’île Hispaniola découverte en 1492 par Christophe Colomb,

    Inspiré par la Révolution française de 1789, les Haïtiens dominés par le régime raciste et esclavagiste des ‘Grands Blancs’ aristocrates et mercantiles, l’avaient renversé en 1791. La colonie française de St Domingue était le premier producteur mondial de sucre et de café, source importante de bénéfices pour la France. Son commerce extérieur représentait plus du tiers de celui de la France métropolitaine. Un Français sur huit en vivait indirectement du commerce des colonies antillaises.

     

    Le leader haïtien de la révolution dans les montagnes de l’intérieur – un certain Toussaint – va déclarer l’indépendance de toute l’île, prenant le pouvoir sur la partie espagnole aussi bien que dans la partie française. Les Haïtiens se sont révoltés contre un système exceptionellement cruel. 500 000 Noirs étaient soumis à une population de 30 000 Blancs. Le Code noir de 1685 punissait de mort tout esclave qui aurait frappé son maître (art. 33) ou qui aurait commis un vol (art. 35). Les tortures étaient régulières, la mort à la roue était une supplice fréquente. Le hommes et femmes libres (noirs ou métisses) ne pouvaient hériter de titres de noblesse: certains emplois leur étaient interdits et ils devaient tous déférence aux Blancs.

     

    Toussaint Louverture croyait en la Fraternité d’une France révolutionnaire, mais Bonaparte n’y croyait pas et il a voulu rétablir l’esclavage en Haiti par la force des armes.

    C’est l’abolition de l’esclavage par la République française qui convaincra Toussaint Louverture (ce deuxième nom reconnaît ses victoires militaires et politiques) à consolider ses liens avec la France. L’abolition décidée à Paris le 04 février 1794 (16 pluviôse an II), avait été précédée par un décret du 16 octobre 1791 promulgué par l’Assemblée constituante, portant que tout homme est libre en France, et que, quelle que soit sa couleur, il jouit de tous les droits de citoyen.

     

    C’est Napoléon Bonaparte qui réimposera l’esclavage en 1802. La France sera le seul pays au monde à rétablir l’esclavage après l’avoir aboli. L’armée de Bonaparte – commandée par son beau-frère le général Leclerc – viendra conquérir St Domingue. Leclerc trahira Toussaint, qui mourra en 1803 dans une prison humide dans le Jura français. Les soldats français vont créer des chambres à gaz pour tuer les Haïtiens refusant de se rendre. Napoléon esclavagiste et raciste, sera à l’origine du génocide. Refusant de céder, Haïti obtiendra son indépendance en 1804.

     

    Pourquoi célébrer ce tyran français anti-républicain, symbole d’oppression? »

    Dans ce texte publié sur le ‘’French blog Napoléon’’ Robin Edward Poulton ne répond pas à la question qu’il pose. Ce qui nous a poussé au quotidien Le républicain à lui demander pourquoi a-t-il décidé d’écrire cet article? Réponse : « Engagé dans l’éducation ainsi que dans les études historiques liant l’Afrique au Nouveau Monde, il me semblait utile de contribuer à une rectification de la reconnaissance du bicentenaire. Ceci avait été fait déjà dans notre mensuel The Richmond Chiwara (The Richmond Chiwara cherche à stimuler la réalisation au Mali autant qu’en Virginie, des réalités concernant les 400 années d’histoire partagée qui nous lient à travers l’océan Atlantique) suivant un article dans le New York Times de la professeure Marlene Daut.

     
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    Auteur

    En Juillet, 2021 (22:10 PM)
    Macky entend Tu ? 

    Macky voit tu ? 

     
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    Auteur

    Boyr

    En Juillet, 2021 (22:32 PM)
    hhhhh
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