Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est dit mardi "scandalisé" par les opérations anti-migrants de Génération identitaire (GI) dans les Alpes et les Pyrénées et a annoncé avoir demandé à ses services de réunir les éléments permettant de dissoudre le groupuscule d'extrême droite.
"Si les éléments sont réunis, je n'hésiterais pas à proposer la dissolution", a déclaré le ministre, "scandalisé par le travail de sape de la République des militants de Génération identitaire", qui ont mené la semaine dernière une opération anti-migrants entre Luchon (Haute-Garonne) et l'Espagne.
Le ministère agira "évidemment dans le cadre des lois et des règlements de la République en proposant notamment, une fois que ces éléments seront réunis, le contradictoire dû à chaque association", a ajouté Gérald Darmanin à Paris lors de la conférence de presse mensuelle sur l'activité des forces de l'ordre.
Première condamnation publique
C'est la première fois que M. Darmanin condamne publiquement les agissements de ce groupuscule et évoque la possibilité de sa dissolution. Ces dernières semaines, son ministère avait obtenu celle d'associations soupçonnées d'accointances avec l'islamisme (CCIF, BarakaCity, collectif Cheikh Yassine).
Plusieurs élus d'Occitanie dont la présidente socialiste de région, Carole Delga, avaient demandé la semaine dernière au ministère de l'Intérieur la dissolution de "ce groupuscule d'extrême droite violent et dangereux" après leur action coup de poing dans les Pyrénées.
Opérations anti-migrants
Mardi dernier, une trentaine de militants de GI "dans des voitures sérigraphiées 'Défend Europe'" se sont installés au Col du Portillon, certains sont "partis en randonnée" et utilisant "un drone" pour surveiller la frontière. Selon un message de Génération identitaire posté sur les réseaux sociaux, cette campagne entendait lutter contre le "risque terroriste et migratoire dans les Pyrénées".
En décembre, Génération identitaire et trois de ses cadres avaient été relaxés par la cour d'appel de Grenoble pour des précédentes opérations anti-migrants menées en 2018 dans les Alpes, à la frontière franco-italienne.
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