Emmanuel Macron a fustigé lundi un “échec” du sommet de l'UE sur l'attribution des postes clés qui donne “une image pas sérieuse de l'Europe” et la rend “pas crédible sur le plan international”. Après une nuit de tractations infructueuses, le président français a dénoncé avec agacement “des réunions trop longues qui ne mènent à rien” et “des heures passées en palabres”, ironisant sur “un club de 28 qui se réunit sans jamais se décider”.
Alors que le sommet a été suspendu jusqu'au lendemain faute d'accord, il espère cependant un accord rapide mardi. "Je reviens demain à 11h et je pense que demain en quelques heures nous pourrons avoir un accord", a-t-il espéré. "Parfois la fatigue conduit à des crispations, c'est ce qui s'est produit ce matin, elles sont inutiles et donc il faut avoir la sagesse de laisser passer quelques heures", a-t-il souligné, expliquant que les dirigeants européens avaient été au cours de la nuit "très proches d'un accord".
“Il faut bouger” La proposition des postes clés n'ayant pas permis de trouver un accord, "il faut bouger", a-t-il dit, estimant toujours que "Frans Timmermans, Michel Barnier ou Margrethe Vestager ou d'autres ont les compétences pour avoir des postes exécutifs de haut niveau". "Cet échec est lié aux divisions et parfois à des ambition personnelles qui n'avaient pas lieu d'être autour de la table", a-t-il poursuivi en se refusant à citer des noms. "Il faut avoir des réunions mieux préparées. Tout ce processus a été mal pensé".
"Nous donnons une image de l'Europe qui n'est pas sérieuse", a-t-il déploré. “Un club qui se réunit sans jamais décider” "Tant que nous n'aurons pas réformé notre méthode gouvernementale, nous ne serons pas crédibles au plan international et il sera impossible d'élargir l'UE. On ne peut pas avoir un monde de plus en plus violent sur les sujets géopolitiques, climatiques, des démocraties illibérales qui émergent et nous être un club de 28 qui se réunit sans jamais se décider, soyons sérieux !
Et nos concitoyens le voient ! Donc c'est à nous de bouger. Il faut changer nos règles ! J'y mettrai toute mon énergie. On ne peut pas être l'otage de petits groupes qui se forment", a-t-il dit. “Autant d’heures passées en palabres” "Je refuserai toute forme d'élargissement avant une réforme en profondeur de notre fonctionnement institutionnel, pour avoir cet esprit de sérieux", a encore martelé le chef de l'État. "Nous ne sommes pas sérieux à procéder comme ça, nous ne pouvons pas avoir autant d'heures passées en palabres".
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