La mise en examen de Nicolas Sarkozy suscite l'interrogation de ses fidèles lieutenants. Une petite phrase lâchée dimanche soir par Jean-François Copé sème le doute, certain allant jusqu'à se demander si les dés ne sont pas pipés. La droite française se livre une foire d'empoigne.
Si Jean-François Copé a "promis" de ne plus "tomber dans les petites phrases" (entendez par-là les attaques et sous-entendus) il y en a une qui reste en travers de la gorge de certains Sarkozystes.
Dimanche, sur le plateau du 20H de France 2 où il se déclarait candidat à la primaire des Républicains, Jean-François Copé a sorti une phrase sibylline. "Jamais je n'aurais envisagé d'être candidat si j'avais été mis en examen (dans l'affaire Bygmalion)" avait-il rétorqué à Laurent Delahousse. Au lendemain de la mise en examen de Nicolas Sarkozy dans la même affaire, certains s'interrogent sur cette anticipation de l'actualité judiciaire.
Calendrier étonnant
"Jean-François Copé a-t-il eu des informations avant?
Je ne saurai le croire", a lancé Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes. "Le hasard du calendrier est un peu étonnant", questionne-t-il avant de mettre en doute les motivations réelles du (désormais) septième candidat à la primaire du parti. "En tout cas, cette motivation pour être candidat à la présidentielle me paraît à tout le moins superficielle. L'élection présidentielle est une rencontre entre un homme ou une femme et la nation, c'est porter un projet, ce n'est pas simplement une affaire personnelle".
Dans les couloirs de l'Assemblée, même son de cloche. Plusieurs élus LR y voient un coup politique, afin de donner un certain relief à son entrée en campagne. "Il savait que Sarkozy allait être mis en examen. C'est pour cela qu'il a accéléré le tempo. Histoire de se présenter en homme blanchi - alors qu'il est toujours témoin assisté dans cette affaire - face à un Nicolas Sarkozy mis en examen", a chuchoté un élu LR à un journaliste du Parisien.
(Fausse) Amitié
"C'est une façon de faire de la politique", a ironisé Henri Guaino, l'ancienne plume de Sarkozy, sur BFMTV tel que le reprend une compilation montée par le HuffPost.
De son côté, Copé (à l'instar d'Alain Juppé) a réagi via Twitter. Il a eu une pensée pour celui qui lui a succédé à la tête du parti qui vit "des moments difficiles". Poussé à la démission de la présidence de l'UMP suite à l'affaire Bygmalion fin mai 2014, Jean-François Copé été placé sous le statut de témoin assisté le 8 février, après avoir été entendu sans être mis en examen par un juge financier qui enquête sur les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, époque à laquelle M. Copé dirigeait l'UMP, le parti du président-candidat.
Un dossier pour lequel Nicolas Sarkozy a été mis en examen mardi. Et qui risque de le mettre dans une position inconfortable en vue d'une primaire. Un scrutin qui aura lieu en novembre prochain et pour lequel la droite se déchire. Déjà.
4 Commentaires
Anonyme
En Février, 2016 (17:02 PM)Bakine
En Février, 2016 (18:11 PM)Anonyme
En Février, 2016 (18:20 PM)Anonyme
En Février, 2016 (02:39 AM)Participer à la Discussion