La justice sud-africaine a ordonné vendredi au régulateur national des armements de suspendre et revoir tous les permis d'exportation d'armes vers la Birmanie et d'autres gouvernements accusés de coup d'Etat ou de crimes de guerre, selon deux ONG.
La Haute Cour de Pretoria a rendu sa décision suite à une demande en ce sens faite en 2022 par l'ONG de défense des droits SALC (Southern Africa Litigation Centre), représentée par l'ONG Lawyers for Human Rights, ont indiqué les deux groupes dans un communiqué.
L'ordonnance suspend "les permis délivrés par le Comité national de contrôle des armes conventionnelles (NCACC) pour faciliter les transferts d'armements vers la Birmanie", ajoute le communiqué.
Elle oblige également le NCACC à suspendre, revoir et éventuellement annuler les permis accordés aux exportations vers des pays dont les gouvernements sont arrivés au pouvoir par un coup d'Etat ou sont accusés de crimes contre l'humanité, crimes de guerre ou génocide.
"Cette ordonnance est décisive car elle crée un régime de vente des armes en Afrique du Sud plus responsable", a déclaré Atilla Kisla, du SALC, dans le communiqué.
Les exportations d'armes d'Afrique du Sud vers la Birmanie sont suspendues depuis 2021. Mais les exportations sud-africaines de 2021 ont eu lieu après le coup d'Etat militaire de février 2021 qui a renversé le gouvernement birman démocratiquement élu.
Entre 2017 et 2021, l'Afrique du Sud a exporté pour 215,7 millions de rands (10,85 millions d'euros) d'armes vers la Birmanie, selon le communiqué.
L'armée birmane avait lancé une répression féroce contre la minorité musulmane rohingya du pays en 2016 et 2017, poussant des centaines de milliers de personnes à se réfugier au Bangladesh voisin. Cette affaire fait l'objet d'une enquête pour génocide par un tribunal des Nations unies.
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