Depuis les actes de sabotages visant quatre navires au large des Émirats Arabes Unis le week-end dernier, la tension entre l’Iran et les États-Unis s’accentue. Vendredi, le représentant des Gardiens de la Révolution au Parlement a mis en garde sur la facilité de couler les navires de guerres américains pour l’armée iranienne.
L’armée iranienne pourrait « facilement » couler des bâtiments de la marine américaine présents dans la région, a averti vendredi le représentant des Gardiens de la Révolution au Parlement.
Les tensions entre Washington et Téhéran sont à leur comble depuis les actes de « sabotage » qui ont visé le week-end dernier quatre navires au large des Émirats Arabes Unis.
Les 5 200 soldats américains présents en Irak ont été placés mardi en état d’alerte et le département d’État a rappelé le lendemain une partie du personnel diplomatique en porte à Bagdad et à Erbil.
Dimanche, le département d’État avait annoncé l’envoi du porte-avions Abraham Lincoln et de son groupe aéronaval dans la région en évoquant des menaces iraniennes, ce que Téhéran a qualifié de « guerre psychologique ».
« Même nos missiles à courte portée peuvent facilement atteindre les navires de guerre américains dans le Golfe persique », a déclaré Mohammad Saleh Jokar, l’officier de liaison des gardiens de la Révolution au Majlis, cité par l’agence de presse Fars.
« L’Amérique n’a pas les moyens financiers de mener une nouvelle guerre et se trouve dans une situation difficile en termes d’emploi et de conditions sociales », a-t-il ajouté.
« Si l’ennemi commet une erreur de calcul ou une erreur stratégique, il le regrettera », a quant à lui promis le général Abdolrahim Moussavi, chef d’état-major de l’armée iranienne, selon l’agence Mehr.
Donald Trump a dénoncé il y a un an l’accord international sur le programme nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015, ouvrant la voie au rétablissement des sanctions américaines levées après son entrée en vigueur. Le président des États-Unis fait désormais pression sur Téhéran pour le renégocier, afin de l’étendre à son programme balistique et à son influence dans la région.
« Bureau rouge »
À Washington, un membre de l’administration Trump, qui dit « rester à côté du téléphone », a regretté que la République islamique n’ait pas saisi les offres américaines de négociations directes.
Tandis que les généraux brandissaient des menaces, Heshmatollah Falahatpisheh, président de la commission de la Sécurité nationale du parlement iranien, a plaidé sur Twitter pour l’ouverture d’un « bureau rouge », inspiré du téléphone rouge de la Guerre froide, pour éviter un conflit armé.
« Les plus hautes autorités iraniennes et américaines s’opposent à la guerre, mais des tierces parties veulent la destruction d’une grande partie du monde. Un bureau rouge devrait être mis en place en Irak ou au Qatar avec des responsables des deux parties […] pour gérer les tensions », écrit-il.
Les sanctions américaines ont fait tomber la production pétrolière iranienne à 500 000 barils par jour, voire moins, alors qu’elle était d’un million en avril 2018, juste avant le retrait américain de l’accord de Vienne, a-t-on appris vendredi de sources industrielles.
Les autres signataires de l’accord - Chine, France, Allemagne, Russie et Grande-Bretagne - ont promis de le sauver en compensant les sanctions, mais la République islamique juge leurs efforts insuffisants. Elle leur a donné 60 jours, la semaine dernière, pour mettre en œuvre leurs promesses, faute de quoi elle reprendra l’enrichissement d’uranium à un stade supérieur à celui nécessaire pour la production d’électricité.
Les « promesses de soutien » ne suffisent pas, a répété vendredi le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, en Chine. « Si la communauté internationale juge cet accord précieux, elle doit prendre des mesures concrètes, comme le fait l’Iran », a-t-il poursuivi, réclamant la « normalisation » des relations commerciales
4 Commentaires
Bien
En Mai, 2019 (09:12 AM)Camara Yelli
En Mai, 2019 (09:19 AM)Anonyme
En Mai, 2019 (05:29 AM)Participer à la Discussion