L’armée chinoise ne badine pas avec sa cybersécurité. Régulièrement accusée par Washington de mener elle-même d’importantes attaques contre des entreprises et administrations américaines, l’Armée populaire de libération riposte. Les montres connectées, c'est-à-dire reliées à Internet, sont désormais bannies des casernes.
De notre correspondante à Pékin,
Tout est parti d’une photo prise avec une montre connectée. Un soldat voulait visiblement frimer un peu avec le cadeau d’anniversaire qu’il avait reçu de sa petite amie mais lorsque son supérieur a vu sa recrue prendre une photo de ses camarades avec sa montre, il lui a tout de suite confisqué l’objet en question, tout en signalant l’incident à sa hiérarchie. Le couperet est tombé peu après.
Les quelque deux millions de soldats chinois ont reçu l’ordre de ne plus utiliser les montres, ni d’ailleurs les lunettes connectées. Celui qui ne respecte pas cette interdiction sera accusé de violer les règles du secret militaire. Car l’ennemi guette : grâce à ces gadgets internet, l’adversaire « peut parfaitement repérer les positions de l’armée et mettre en danger des opérations militaires », explique le quotidien de l’Armée populaire de libération.
L’armée prend ses précautions
Là, ce sont les soldats qu’on prive de montres connectées, mais leurs épouses et petites amies ne sont pas à l’abri non plus. Il y a un mois, l’armée a mis en garde les proches des soldats contre l’utilisation de la micro-messagerie WeChat, le pendant chinois de Whatsapp, qui permet notamment des conversations de groupes.
Les épouses sont priées de ne plus publier des photos de leurs maris en uniforme ou de révéler des informations sur les troupes sur ces plateformes. En février déjà, l’armée avait publié un code de bonne conduite pour ses soldats en leur interdisant par exemple de tenir un blog.
La nervosité de l’armée chinoise
Derrière ses mises en garde se cache la crainte du cyber-espionnage. A plusieurs reprises, les médias officiels en Chine ont accusé des entreprises américaines, telles Microsoft, Google, Facebook ou encore Apple d’aider Washington à espionner la Chine. Pékin prépare d’ailleurs une nouvelle loi antiterroriste qui exige des firmes technologiques qu’elles fournissent les codes de leurs programmes avant de pouvoir vendre leurs produits en Chine. Une loi très controversée car elle permettrait aux autorités chinoises d’accéder à tout moment aux données de ces entreprises et bien sûr à celles de leurs usagers.
1 Commentaires
Anonyme
En Mai, 2015 (10:44 AM)c'est sûr que si s'était au sénégal, cette décision aurait causé des dégats!
Participer à la Discussion