Le président irakien Barham Saleh a annoncé lundi que treize djihadistes avaient été remis aux autorités irakiennes et précisé qu’ils seraient jugés dans son pays, Emmanuel Macron refusant quant à lui de dire si des Français étaient concernés. Selon deux sources militaires irakiennes, les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui combattent l’Etat islamique (EI) avec l’appui de la coalition internationale, ont remis à l’Irak plus de 20 djihadistes étrangers, dont 14 Français.
“Treize éléments de Daech (acronyme arabe de l’EI-NDLR)” ont été capturés “dans le cadre d’opérations militaires et ils ont été remis aux autorités irakiennes”, a dit Barham Saleh lors d’une conférence de presse au côté du président français, à l’Elysée. “Ils sont accusés d’avoir commis des crimes contre des Irakiens, des installations irakiennes en Irak, ils seront jugés selon la loi irakienne, et c’est ce que le droit international reconnaît”, a-t-il ajouté.
“Toute personne accusée d’avoir commis des crimes en Irak, contre le peuple irakien, contre les installations irakiennes, nous la recherchons pour la juger”, a-t-il poursuivi. “Il ne s’agit pas d’accueil” mais de les chercher pour les juger devant des tribunaux irakiens. S’exprimant à ses côtés, Emmanuel Macron a pour sa part refusé de préciser si ces djihadistes étaient français ni si le djihadiste français Thomas Barnouin, parti rejoindre les rangs de l’EI en 2014 et arrêté par les FDS en décembre 2017, figurait parmi les combattants transférés aux autorités irakiennes.
“Les FDS ont d’innombrables prisonniers qui ont été constitués durant le conflit et qu’elles gèrent au mieux de leur capacité dans le nord-est syrien”, a-t-il souligné. VOLTE-FACE FRANÇAISE “Je n’ai pas à confirmer l’identité de tel ou tel”, a-t-il poursuivi. “Pour les Français majeurs détenus qui seraient transférés”, il reviendra “d’abord” aux autorités irakiennes “de décider souverainement” s’ils doivent faire l’objet de procédure judiciaire sur place, a-t-il ajouté, précisant que les ressortissants français auront “le droit de bénéficier de la protection consulaire”.
Selon des sources françaises, quelque 150 ressortissants français, dont une cinquantaine d’adultes, seraient détenus ou retenus dans le nord-est de la Syrie par les FDS, une alliance arabo-kurde alliée de la coalition internationale engagée contre l’EI. Opposée de longue date à leur retour sur le sol français,
la France a changé de stratégie en début d’année après l’annonce d’un retrait des troupes américaines de Syrie qui fait craindre une dispersion et une fuite d’un millier de combattants, notamment vers l’Europe. Afin d’éviter que ces djihadistes ne se retrouvent “dans la nature”, Paris a exprimé sa “préférence” ces dernières semaines pour leur rapatriement et assure qu’une fois sur le territoire français ils seront immédiatement jugés et poursuivis.
Marine Pennetier et Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse
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