L'épidémie de coronavirus a atteint un "plateau" au Brésil, deuxième pays le plus touché au monde en nombre de cas recensés. L'OMS appelle les autorités à saisir cette "opportunité pour repousser la maladie".
Quatre mois et demi après l'apparition du premier cas de Covid-19 au Brésil, et alors que le bilan s'approche des 80 000 morts dans le pays, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a estimé, vendredi 17 juillet, que l'épidémie de coronavirus a atteint un "plateau".
Le taux de reproduction du virus, qui mesure le nombre de nouvelles personnes contaminées par chaque personne infectée, supérieur à 1,5 ou 2 en avril/mai, se situe désormais entre 0,5 et 1,5 dans les différentes régions du Brésil, a expliqué le directeur des situations d'urgences sanitaires à l'OMS, Michael Ryan, au cours d'une conférence de presse. "La croissance au Brésil n'est plus exponentielle, elle a atteint un plateau", a-t-il déclaré.
"À Rio de Janeiro par exemple, le nombre quotidien de morts est en baisse depuis une dizaine de jours", précise Pierre Le Duff, correspondant de France 24 au Brésil.
Deux millions de contaminations
Le Brésil a franchi jeudi le cap des deux millions de contaminations, le deuxième bilan le plus élevé du monde derrière les États-Unis. Mais pour l'OMS, ce "plateau" est une opportunité pour les autorités brésiliennes "de repousser la maladie, de supprimer la transmission du virus, de prendre le contrôle" de l'épidémie, a souligné Michael Ryan.
"Jusqu'à présent, dans de nombreux pays, y compris au Brésil, c'est le virus qui (...) a fixé les règles", a-t-il ajouté, en indiquant : "Une fois que les chiffres se seront stabilisés, il sera possible de réduire la transmission".
Le responsable de l'OMS a assuré que le Brésil a "maintenant la possibilité de le faire" mais qu'"il va devoir mener une action très soutenue et concertée pour y parvenir", soulignant qu'il n'y avait "aucune garantie" que le virus recule de lui-même.
Bolsonaro dénonce une privation "horrible" de liberté
Atteint du coronavirus, le président Bolsonaro, ouvertement sceptique sur la pandémie et opposé aux mesures de protection contre le virus, a exprimé tour à tour son impatience face à une privation "horrible" de liberté de mouvement et sa foi inébranlable dans l'hydroxychloroquine. Il a assuré qu'il "allait bien" grâce à la molécule dont l'efficacité n'a pas été scientifiquement prouvée à ce jour.
Son administration est néanmoins de plus en plus sceptique face à sa gestion de la crise. Un rumeur court à Brasilia selon laquelle le ministre intérimaire de la Santé, le général Eduardo Pazuello, pourrait être remplacé dans les jours ou semaines à venir. "Il y a un très fort mécontentement de la part de la population mais aussi des plus hautes institutions à Brasilia qui s'inquiètent de la militarisation du ministère de la Santé ainsi que de la mauvaise gestion de crise", explique Pierre Le Duff.
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