L'Organisation mondiale du commerce (OMC) enterre ce mercredi 11 décembre son tribunal d'appel, bête noire de Washington.
Le tribunal d'appel de l'Organisation mondiale du commerce est désormais hors service, paralysé par le refus américain de nommer de nouveaux juges. L'OMC ne peut donc plus jouer son rôle de gendarme du commerce international. L'administration Trump plante ainsi un clou supplémentaire dans le cercueil de l'organisation, pourtant autant décriée que sollicitée par Washington.
Depuis sa création en 1995, près de 600 différends commerciaux ont été portés devant l'Organisation mondiale du commerce, dont 124 par les États-Unis, de loin le premier plaignant. L'OMC a d'ailleurs souvent donné raison à Washington. Mais l'administration Trump juge que l'organisation a pris trop de pouvoir, qu'elle met beaucoup trop de temps à rendre ses décisions et qu'elle n'a pas su contenir les appétits de la Chine.
Avec un seul juge, le tribunal d'appel ne peut donc plus statuer sur aucune affaire. Le patron de l'OMC Roberto Azevedo refuse cependant de parler de Far West commercial : « La situation actuelle ne veut pas dire qu'on ne peut plus régler ses différends à l'OMC, que tout ça c'est terminé, non, ce n'est pas nécessairement vrai. Cela veut juste dire qu'à l'avenir, ce sera différent. Tout va dépendre de ce que les membres de l'OMC vont décider maintenant. »
La suite, justement, personne ne la connaît vraiment. Roberto Azevedo a affirmé qu'il allait personnellement tenter de débloquer la situation. Même s'il n'a pas dit comment. L'OMC peut toujours enregistrer des plaintes. Sauf que les dossiers seront bloqués en cas d'appel. L'Union européenne a proposé la création d'un tribunal provisoire pour régler les litiges commerciaux. Une proposition rejetée par Washington.
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