Les Etats-Unis ont menacé la Cour pénale internationale (CPI) de sanctions si elle décidait d’ouvrir une enquête pour déterminer si les forces américaines ont commis des crimes de guerre en Afghanistan. En novembre dernier, Fatou Bensouda, procureure générale de la CPI, a déclaré qu’elle allait demander l’ouverture d’une telle enquête.
Le conseiller à la Sécurité nationale du président Donald Trump, John Bolton, a prononcé un discours très critique contre la CPI lundi à la Federalist Society, un groupe conservateur, à Washington. Il s’agissait de son premier grand discours depuis son arrivée à la Maison blanche en mars dernier. Les Etats-Unis utiliseront “tous les moyens nécessaires” pour protéger leurs citoyens et leurs alliés contre “les poursuites injustes de la part de ce tribunal illégitime”, a dit le conseiller à la Sécurité nationale.
Par ailleurs, John Bolton a fait part de la décision de l’administration de fermer la représentation à Washington de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui accuse Israël de crimes de guerre et réclame une enquête de la CPI. Les Palestiniens ont dit qu’ils ne se laisseraient pas intimider. “Nous réaffirmons (...) que nous ne céderons pas aux menaces ni aux vexations des Etats-Unis. Par conséquent, nous invitons la Cour pénale internationale à ouvrir immédiatement une enquête sur les crimes israéliens”, a réagi le négociateur palestinien Saëb Erekat dans un communiqué.
Pour l’heure, Fatou Bensouda n’a pas précisé quelles pourraient être les parties impliquées mais, en 2016, parlant d’indices préliminaires, elle avait évoqué de possibles crimes de guerre commis par les forces américaines en Afghanistan et dans les centres de détention clandestins de la CIA ailleurs dans le monde en 2003 et 2004.
L’administration Trump “ripostera” si la CPI entame une enquête sur les allégations de crimes de guerre commis par les forces américaines en Afghanistan, a annoncé John Bolton dans son discours. Washington pourrait interdire aux juges et aux enquêteurs de la CPI de se rendre aux Etats-Unis, geler leurs avoirs et les traduire devant la justice américaine. “Nous ne coopérerons pas avec la CPI (...) Nous allons la laisser mourir toute seule.
Après tout, la CPI est déjà comme morte pour nous”, a ajouté John Bolton, précisant que l’administration Trump envisageait de demander au Conseil de sécurité de l’Onu de restreindre les pouvoirs de la CPI. Les Etats-Unis n’ont pas ratifié le statut de Rome qui a fondé la CPI en 2002. Le président de l’époque, George W. Bush, s’opposait à la cour. Barack Obama a ensuite pris des mesures pour coopérer avec l’instance.
Avec Stephen Farrell à Jérusalem; Jean Terzian et Jean-Philippe Lefief pour le service français
8 Commentaires
Dokhadem
En Septembre, 2018 (12:07 PM)Car les états unis ne sont pas la cote d’ivoire ou le soudan ou le président peut être jugé, sans risque
Anonyme
En Septembre, 2018 (12:10 PM)Anonyme
En Septembre, 2018 (12:25 PM)L'Afrique a beaucoup de leçons à en tirer. Mais, "dirigée" par des individus complexéx, incultes et kleptocrates invétérés qui n'ont aucun sens de l'Histoire, elle restera, hélàs, là où elle en est pendant encore des décennies.
Rapha
En Septembre, 2018 (12:32 PM)Anonyme
En Septembre, 2018 (15:19 PM)Anonyme
En Septembre, 2018 (15:29 PM)Bocar Gueye
En Septembre, 2018 (15:39 PM)Anonyme
En Septembre, 2018 (15:51 PM)Participer à la Discussion