Les athlètes français qualifiés pour les Jeux olympiques de Rio étaient dans le viseur de Daech. L'information, sensible et qui aurait dû rester secrète, a été révélée par inadvertance par le compte-rendu de l'audition du patron du renseignement militaire.
L'information aurait dû rester secrète, réservée à quelques initiés et aux membres de la commission d'enquête parlementaires sur les attentats de 2015 en France. Daech aurait ainsi projeté d'attaquer la délégation des sportifs français lors des Jeux olympiques de Rio, du 5 au 21 août prochain au Brésil, selon un compte-rendu d'auditionpublié mardi 12 sur le site de l'Assemblée et repéré par Libération. Un document expurgé en amont de sa mise en ligne des éléments les plus sensibles, à une exception près, donc.
Retiré depuis, le compte-rendu relatait l'audition du général Christophe Gomart, lors de la trente-et-unième réunion de la commission d'enquête le 26 mai dernier. Le patron de la direction du renseignement militaire (DRM) y aborde notamment la participation de son service à la lutte contre le terrorisme, par exemple via le signalement de djihadistes "susceptibles de conduire des actions terroristes sur le territoire national" repérés par ses services à Djibouti, alors qu'ils revenaient du Yémen.
Jusqu'ici rien de très sensible, plusieurs centaines, voire milliers, de Français ayant rejoint les zones de guerre ou d'entraînement des groupes terroristes ces dernières années. Sauf que la réponse du président de la commission, Georges Fenech, a de quoi interpeller: "je n'avais pas entendu parler de ce ressortissant brésilien qui s'apprêtait à commettre des attentats contre la délégation français aux Jeux olympiques. Comment pouvez-vous le savoir?", interroge ainsi en retour le député sans que cette information n'apparaisse au préalable dans les propos du général...
Une partie des réponses du patron de la DRM aurait ainsi été caviardée par ses soins, lors de la relecture du compte-rendu, selon Libération. Mais la question du député serait passée au travers des mailles du filet, dévoilant ainsi ces informations pour le moins sensibles et qui ne devaient pas être rendues publiques. Ainsi, impossible de savoir à ce stade si le suspect évoqué a été arrêté ou localisé. Tout juste la transcription permet d'apprendre en sus que c'est "par nos partenaires" que la DRM a obtenu le tuyau, c'est-à-dire un ou des pays avec le(s)quel(s) la France collabore en matière de lutte contre le terrorisme.
1 Commentaires
Lo*
En Juillet, 2016 (10:41 AM)Participer à la Discussion