Jacqueline Sauvage, qui avait été condamnée à 10 ans de prison pour avoir tué son mari violent avant d’être graciée par le président François Hollande, est morte à l’âge de 72 ans.
Selon le quotidien La République du Centre qui a révélé l’information, elle est décédée le 23 juillet à son domicile de La Selle-sur-le-Bied (Loiret), commune d’un millier d’habitants où s’est noué le drame conjugal. Les obsèques de la septuagénaire ont eu lieu mardi. La famille n’a pas souhaité communiquer sur les raisons du décès.
“Je suis extrêmement triste, je suis très choquée”, a confié à l’AFP l’une de ses avocates, Nathalie Tomasini, qui a eu confirmation du décès par la famille. “Jacqueline Sauvage, par son histoire, par son affaire, a participé à éveiller les consciences par rapport à l’existence de ces femmes qui se sont battues pendant des années dans le huis clos familial et dans l’omerta de la société”, a-t-elle déclaré.
Une affaire sociétale
“L’affaire Jacqueline Sauvage”, avait secoué la France entière, après que cette femme, battue par son mari durant 47 ans, a été condamnée, en octobre 2014, à 10 ans de réclusion par la cour d’assises du Loiret, pour avoir abattu son mari Norbert Marot de trois coups de fusil de chasse le 10 septembre 2012, à leur domicile de La Selle-sur-le-Bied.
La peine avait été jugée injuste par beaucoup, au regard des violences conjugales dont elle avait été victime toute sa vie de la part de son mari. Soutenue par un large mouvement sur les réseaux sociaux, elle est devenue un symbole des maltraitances faites aux femmes.
Elle a également bénéficié du soutien public de nombreuses personnalités politiques et du spectacle, dont Muriel Robin, qui a endossé son rôle dans un film en 2018. L’affaire était devenue sociétale remontant jusqu’au sommet de l’État.
Graciée par François Hollande
Le 31 janvier 2016, le président François Hollande lui a octroyé, après avoir rencontré ses filles et ses avocates, une grâce partielle avant de la gracier totalement le 28 décembre de la même année. Cette décision avait soulevé de nombreuses critiques, notamment parmi les magistrats.
“Le président de la République a estimé que la place de Mme Sauvage n’était plus aujourd’hui en prison, mais auprès de sa famille”, avait indiqué l’Élysée.
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