Andrea Giambruno, le conjoint de la Première ministre, journaliste sur la chaîne Rete 4, a suscité de vives réactions de la part de plusieurs membres de la classe politique après avoir déclaré que si une femme s’abstenait d’être ivre, elle évitait ainsi de courir le risque d’un viol, en référence à une affaire en cours dans le pays.
« Si l’on n’est pas en état d’ivresse, ça évite de se jeter dans la gueule du loup » : une nouvelle phrase qui fait grand bruit en Italie, au sujet d’une victime de viol. Et pour cause, elle a été prononcée en direct lundi à la télévision Rete 4 (du groupe Mediaset) par le journaliste Andrea Giambruno, qui n’est autre que le compagnon de la Première ministre, Giorgia Meloni.
Alors qu’il interrogeait des invités dans son émission « Diario del giorno », l’homme de 42 ans est revenu sur des faits de viols qui se sont produits récemment du côté de Palerme et de Naples. Dans la discussion avec ses invités, il a alors fini par déclarer : « Si on va danser, on a tout à fait le droit d’être ivre, il ne doit pas y avoir de malentendu de quelque nature que ce soit. Mais si l’on évite de se rendre ivre et de perdre la raison, peut-être que l’on évite aussi d’encourir certains problèmes, parce qu’ensuite, on tombe dans la gueule du loup ».
Des propos culpabilisants pour les victimes
Une phrase qui n’a pas tardé à faire réagir en Italie, face aux accusations claires envers les victimes qui seraient en quelque sorte « responsables » des violences subies, selon les déclarations du journaliste. La classe politique s’est largement insurgée, le Mouvement 5 étoiles a notamment demandé au groupe Mediaset de « prendre ses distances » avec les propos de son journaliste.
« Nous n’acceptons aucune forme d’ambiguïté. Que Meloni prenne ses distances avec ces propos qui insinuent une fois de plus que parfois c’est aussi la « faute » des femmes. C’est inacceptable », a réagi sur X (ex-Twitter) Chiara Braga, cheffe des députés du Parti démocrate, principal parti de centre gauche italien.
Son collègue Alessandro Zan, qui milite activement pour les droits des femmes et des LGBT +, s’est également révolté d’une telle prise de parole sur le même réseau social. « Culpabiliser les victimes de violences, qui plus est en direct à la télévision, est une pratique barbare et perverse qui renvoie aux pires stéréotypes machistes et patriarcaux », a-t-il déclaré mardi à la mi-journée.
Par ailleurs, les faits qu’évoque le journaliste sont particulièrement graves et font la une de l’actualité de l’autre côté des Alpes. Une jeune femme de 19 ans accuse sept hommes de viol à Palerme. Ils l’auraient d’abord fait boire, avant de l’emmener à l’écart de la soirée, détaille la RAI. Elle n’arrivait plus à marcher, comme le montrent les caméras de surveillance.
Une fois arrivé dans un parc de la ville, les sept hommes (dont un mineur au moment des faits) ont alors violé la victime en filmant l’acte avec leurs téléphones. Les policiers ont pu saisir les vidéos sur les portables des accusés, âgés de 18 à 22 ans, tous incarcérés désormais. Dans le même temps, un cas « d’agression sexuelle » sur des enfants de 10 et 12 ans par deux jeunes majeurs près de Naples suscite la même émotion, alors que Giorgia Meloni s’est rendue sur place ce mardi, note la RAI.
Un habitué des phrases polémiques
L’homme a réagi ce jour dans son émission, diffusée à 15h30. « Puisqu’une polémique complètement surréaliste a éclaté ces dernières heures, (…) je dois souligner que personne ici n’a justifié l’acte, au contraire ».
Cette prise de position n’est toutefois pas la première à mettre Andrea Giambruno sur le devant de la scène médiatique. Il avait notamment ouvert son journal télévisé le mois dernier en niant le changement climatique alors qu’une canicule touchait l’Italie : « La chaleur n’est pas une grande nouvelle, il a toujours fait chaud l’été ».
Moins d’une semaine plus tard, il s’en était pris ouvertement au ministre allemand de la Santé qui avait évoqué les fortes températures qui touchaient la botte : « S’il fait trop chaud ici, reste chez toi dans la Forêt-Noire », avait-il alors asséné à l’antenne.
2 Commentaires
Hé!
En Août, 2023 (18:00 PM)Reply_author
En Août, 2023 (18:42 PM)En plus il a condamné l'acte.
Reply_author
En Août, 2023 (20:52 PM)886
En Août, 2023 (18:30 PM)Hé!
En Août, 2023 (21:06 PM)Oui, c'est lui.
Il disait "Si les filles se font violer, elles sont en partie responsables à cause de leur façon de s'habiller. Je coupe la poire en deux" ou une phrase dans le même genre.
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