En signe de protestation à la suite des récentes violences, Israël va réduire le montant de son transfert de taxes vers la Palestine. Si cette décision est appuyée par les États-Unis, elle provoque la colère de l’Autorité palestinienne.
Israël va réduire d’environ 5 % le montant des taxes qu’il prélève au nom de l’Autorité palestinienne et reverse ensuite au gouvernement du président Mahmoud Abbas car une partie de l’argent sert à soutenir les activistes palestiniens.
La mesure a été annoncée dimanche par le cabinet de sécurité israélien. Une décision similaire a été votée l’an dernier par le Congrès américain sous le nom de Taylor Force Act.
L’Autorité palestinienne (AP) récolte quelque 222 millions de dollars (196 millions d’euros) par mois grâce au transfert de taxes effectué par Israël, une pratique instaurée par les accords de paix intérimaires signés dans les années 1990.
Les États-Unis réduisent leur aide
Alors que les négociations israélo-palestiniennes sont au point mort depuis cinq ans, l’État hébreu a suspendu à plusieurs reprises ce reversement en signe de protestation après des violences ou pour faire pression sur les Palestiniens.
Malgré la réduction drastique de l’aide versée par l’administration de Donald Trump, l’AP continue de verser del’argent aux familles des Palestiniens emprisonnés ou tués par les forces de sécurité israéliennes, considérés comme des héros de la lutte palestinienne.
Israël et les États-Unis considèrent que cette politique contribue à alimenter la violence. « Abou Mazen (Mahmoud Abbas) continue chaque mois à transférer de généreux salaires aux meurtriers qui sont en prison », a déclaré le ministre israélien de la Justice, Ayelet Shaked.
Un « acte de piraterie » selon les Palestiniens
L’Autorité palestinienne ayant déclaré avoir reversé 138 millions de dollars l’an dernier aux prisonniers, le cabinet de sécurité israélien a déclaré que le même montant provenant des taxes prélevées au nom de l’AP par Israël serait « gelé ».
La décision a été qualifiée d'« acte de piraterie » par les Palestiniens. « C’est une tentative de chantage », a commenté Wassel Abou Youssef, haut responsable de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine). « Même s’il ne nous reste qu’un dollar, nous paierons les familles des martyrs, des prisonniers et des blessés. »
L’an dernier, le Taylor Force Act voté par le Congrès en réaction au meurtre d’un Américain de 29 ans par un Palestinien lors d’un voyage en Israël en 2016, a autorisé le gel de toute aide économique aux Palestiniens tant que l’AP verserait de l’argent aux activistes ou à leurs proches.
L’administration Trump a également coupé les vivres à des organisations humanitaires et à l’UNRWA, l’agence des Nations unies qui vient en aide aux réfugiés palestiniens, dans l’espoir de contraindre Abbas à s’asseoir à la table de négociations.
Le président de l’Autorité palestinienne boycotte les discussions avec l’actuel gouvernement en place à Washington, le jugeant trop pro-israélien.
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