En Israël, Benyamin Netanyahu avait reçu le mandat du président Reuven Rivlin à l'issue des élections législatives du 17 septembre dernier pour former un gouvernement. Après environ un mois de tractations, le Premier ministre sortant n'a pas réussi à constituer une coalition et le président va désormais charger Benny Gantz de cette même tâche.
Légalement, Benyamin Netanyahu avait encore deux jours pour tenter de parvenir à former un gouvernement. Le mandat qui lui a été confié par le président était valable 28 jours, jusqu'au 23 octobre au soir. Mais le 21 octobre, il a décidé de renoncer, n'ayant toujours pas de majorité.
Car si Benyamin Netanyahu a le soutien des partis de droite et religieux, cela ne lui procure que 55 voix sur 120 à la Knesset, le Parlement. Il a donc besoin de l'appui de six députés supplémentaires et depuis près de quatre semaines, il n'a pas réussi à rallier quelque élu que ce soit.
Au tour de Benny Gantz
Les négociations sont au point mort depuis plusieurs jours déjà. Le Premier ministre sortant n'a rencontré son ancien ministre de la Défense, Avigdor Liberman, qu'une seule fois, début octobre. Et une offre adressée la semaine dernière à son principal rival, Benny Gantz, a été immédiatement rejetée par le chef de file centriste.
Ce 21 septembre, Benyamin Netanyahu a assuré avoir « tout mis en œuvre pour amener Benny Gantz à la table des négociations ». « Malheureusement, il a simplement refusé à maintes reprises » a-t-il déclaré. Sa stratégie est claire : il veut faire porter la responsabilité de cet échec à Benny Gantz, pour l'empêcher à son tour de former un gouvernement.
Négociations compliquées à venir
« L'heure des combines est terminée, c'est le moment de l'action », a réagi Bleu-blanc, la coalition centriste, dans un communiqué. « Bleu-Blanc est déterminé à former un gouvernement d'union libéral, ce pour quoi Israël a voté il y a un mois », assure la formation, rappelant qu'elle est arrivée en tête des élections du 17 septembre.
Mais pour Benny Gantz aussi, les négociations qu'il va devoir mener s'annoncent ardues. Benyamin Netanyahu s'est attaché ces dernières semaines à consolider son bloc de droite pour éviter toute défection. Face à lui, les autres partis disposent sur le papier d'une majorité : 65 sièges sur 120. Mais il faut arriver à réunir des formations aussi opposées que la Liste unie, coalition de partis arabe, et les ultra-nationalistes d'Israël Beitenou dont le chef de file, Avigdor Liberman, a qualifié les élus arabes d'« ennemis ».
Ces derniers jours, Benyamin Netanyahu a mis en garde contre l'intention qu'il prête à son rival de vouloir former un gouvernement minoritaire qui aurait le soutien extérieur de la Liste Unie, c'est-à-dire sans que les représentants arabes ne fassent partie de l'exécutif. Mais l'option n'a jamais été évoquée par l'ancien chef d'état-major lui-même. Elle pourrait être impopulaire auprès d'une partie des électeurs de Bleu-blanc et s'avérer risquée pour Benny Gantz.
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