WASHINGTON : L’administration du président Barack Obama a catégoriquement rejeté hier l’idée de renoncer au droit du sol inscrit dans la Constitution américaine, comme proposé par certains républicains comme moyen de lutter contre l’immigration illégale.
"Je suis pour le moins surprise qu’il existe une discussion sur un amendement de la Constitution des Etats-Unis avant même que nous nous mettions à discuter d’une modification de la politique d’immigration", a déclaré la secrétaire à la Sécurité intérieure Janet Napolitano.
"Je pense que c’est là qu’il faut agir. Le simple fait de parler d’amender la Constitution est une mauvaise chose", a ajouté Mme Napolitano lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche, où elle venait d’assister à la promulgation par le président Barack Obama d’un plan visant à renforcer la sécurité à la frontière avec le Mexique, doté de 600 millions de dollars.
Plusieurs élus républicains au Congrès ont évoqué ces dernières semaines la possibilité, pour lutter contre l’immigration illégale, de revenir sur un aspect du 14e amendement de la Constitution qui dispose que tout enfant né sur le sol des Etats-Unis est automatiquement citoyen américain.
Après que le chef de la minorité au Sénat Mitch McConnell eut mentionné la possibilité d’organiser un débat sur le droit du sol, un autre sénateur républicain, Lindsey Graham, avait déclaré qu’il pourrait "proposer un amendement constitutionnel pour changer les règles" présidant à l’acquisition de la nationalité.
"Le droit du sol, je pense, est une erreur. Je pense que nous devrions changer notre Constitution et dire que si vous venez ici clandestinement pour avoir un enfant, cet enfant ne sera pas un ressortissant américain", avait précisé M. Graham le 28 juillet à la chaîne Fox News.
"Les gens viennent ici pour avoir des bébés (...) ils traversent la frontière, vont aux urgences, ont un enfant et cet enfant est automatiquement Américain. Ce ne devrait pas être le cas. Cela attire les gens ici pour de mauvaises raisons", avait dénoncé M. Graham.
Amender la Constitution américaine constitue une entreprise longue et difficile, qui a du reste peu de chances d’aboutir. Le 14e amendement est lourd de signification pour les Noirs puisqu’il avait été adopté en 1868, après la fin de la Guerre de Sécession, pour conférer la nationalité américaine aux anciens esclaves.
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