A près d'un mois de la présidentielle du 7 octobre au Venezuela, Hugo
Chavez a brandi la menace d'une "guerre civile" en cas de défaite, un
changement de ton qui traduit la volonté du président sortant de
convaincre les nombreux indécis, selon les analystes
Au pouvoir depuis 1999, Hugo Chavez reste favori des enquêtes d'opinion,
qui lui attribuent une avance de 10 à 20 points face à son principal
concurrent, le jeune Henrique Capriles Radonski (40 ans), investi par
une coalition de partis d'opposition. Mais cette marge s'est effritée au
fil des mois, et ces mêmes sondages font aujourd'hui état d'un
pourcentage conséquent d'indécis et d'électeurs se déclarant prêts à
changer d'avis.
Selon les observateurs, c'est ce contexte
désormais un peu plus incertain qui contraint M. Chavez à agiter de
nouveau le spectre d'une déstabilisation du pays, s'érigeant encore
comme le garant de la stabilité, comme lors de la tentative de coup
d'Etat déjouée contre son régime en 2002.
Depuis le début de la
campagne, le chef de file de la gauche radicale latino-américaine a
limité ses menaces au fait que l'arrivée de la droite au pouvoir
sonnerait le glas de ses nombreux programmes sociaux (logements, santé,
alimentation) qu'il finance grâce à la rente pétrolière de son pays,
cinquième exportateur mondial de brut.
Il qualifie son opposant de "porc" et de "médiocre"
Fort
d'un appui sans faille dans les milieux populaires et apparemment sûr
de sa victoire ces derniers mois, il a refusé de débattre avec son
opposant, qu'il méprise ouvertement, le qualifiant notamment de
"médiocre", de "porc", et plus généralement de suppôt des capitalistes.
Mais
lundi, il a clairement haussé le ton en affirmant à une radio locale
que l'opposition préparait un "programme néolibéral occulte" qui "veut
nous ramener à un Venezuela que n'y résisterait pas". Cette issue
déboucherait selon lui sur un "scénario désastreux, une profonde
déstabilisation" qui pourrait mener "jusqu'à une guerre civile".
S'il
a déjà brandi ce type de menace par le passé, comme "par exemple au
moment des législatives de 2010 (...) il le fait aujourd'hui avec plus
de vigueur, parce qu'il s'est rendu compte qu'il n'est plus autant en
avance qu'avant" dans les sondages, observe Carmen Beatriz Fernandez,
présidente de l'institut DataStrategia.
"La réincarnation des deux anciens partis qui ont regné 40 ans"
Mme
Fernandez rappelle que M. Chavez a déjà beaucoup usé du ressort les
vieux démons, en présentant notamment M. Capriles comme la réincarnation
des deux partis - Copei et Action démocratique - qui ont gouverné le
pays sans partage pendant 40 ans jusqu'à ce qu'il arrive au pouvoir en
1999.Pour Luis Vicente León, président de l'institut d'études politiques
Datanalisis, ces déclarations constituent davantage "un sujet politique
qu'une véritable menace, une ruse que le président Chavez met sur la
table pour instiller la peur chez l'électeur". "Le président associe un
coût à la décision de voter pour M. Capriles: un pays en guerre,
déstabilisé", poursuit l'expert, qui évalue la proportion d'indécis à
30% des 19 millions d'électeurs inscrits.
"L'intention de M.
Chavez est d'inhiber le vote en faveur de M. Capriles", abonde
l'analyste politique Mariana Bacalao, de l'Université centrale du
Venezuela. Cette dernière relève d'ailleurs qu'Henrique Capriles s'est
récemment employé à rassurer les électeurs au sujet des programmes
sociaux, qu'il s'est engagé à poursuivre. "Je ne sais pas si cela va
fonctionner", avoue M. Leon au sujet des menaces de M. Chavez. "Mais il
existe une partie des électeurs qui ne veut pas de conflit". "Si Chavez
les convainc qu'il y aura un conflit en cas de défaite, cela pourrait
constituer un facteur important pour lui", explique l'analyste.
4 Commentaires
Tiens Tiens
En Septembre, 2012 (16:48 PM)Haa Lass
En Septembre, 2012 (17:04 PM)POLITIQUE" AVAIT DÉJÀ UTILISE LA MÊME RUSE SOUS D'AUTRES CIEUX, MAIS CELA NE L'A PAS EMPÊCHÉ DE
"RENDRE LE DERNIER SOUFFLE POLITIQUE". ET LA POPULATION DE SON PAYS NA PAS ENCORE VU VENIR PIRE
QUE CE QU'ELLE A DÉJÀ VÉCU SOUS LE RÉGIME DU VIEUX PRÉSIDENT.
BONNE CHANCE PEUT-ETRE QUE SOUS VOS CIEUX LES CHOSES SE PASSERONT AUTREMENT!
DOMMAGE !
Mane
En Septembre, 2012 (13:38 PM)Si tous les présidents pouvaient être comme lui, on aurait moins de soucis
Fabien
En Septembre, 2012 (08:41 AM)Participer à la Discussion