Les Etats-Unis ont informé les autorités canadiennes qu’ils allaient formuler une demande officielle d’extradition de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, a rapporté lundi le Globe and Mail. L’ambassadeur du Canada aux Etats-Unis, David MacNaughton, l’annonce dans une interview au journal de Toronto, sans préciser quand cette demande d’extradition sera déposée.
La date limite pour la formuler est fixée au 30 janvier, au terme du délai de soixante jours consécutif à l’arrestation de Meng Wanzhou le 1er décembre à Vancouver. Le géant chinois des télécoms et le département américain de la Justice n’ont pas souhaité commenter une procédure en cours. Le ministère chinois des Affaires étrangères a accusé les Etats-Unis et le Canada d’avoir une lecture abusive de leur traité d’extradition et réclamé une nouvelle fois la libération de Meng Wanzhou.
Le Canada est l’un des quelque 100 pays avec lesquels les Etats-Unis ont conclu des traités d’extradition. Une fois la demande reçue, un tribunal canadien doit déterminer dans les trente jours s’il existe suffisamment d’éléments pour justifier un transfèrement, qui doit être encore validé par le ministre de la Justice. Meng Wanzhou, 46 ans, est la fille du fondateur de Huawei, société que les agences du renseignement américain présentent comme liée au gouvernement chinois. Les Etats-Unis accusent Meng d’avoir dissimulé des liens existant entre l’équipementier télécoms chinois et une firme qui essayait de contourner les sanctions américaines contre l’Iran.
Plusieurs pays comme les Etats-Unis ou l’Australie ont imposé des restrictions sur l’utilisation des équipements 5G du groupe chinois, craignant pour la sécurité de leurs réseaux. Huawei a affirmé à de nombreuses reprises que ces craintes étaient infondées. Le Canada réfléchit lui aussi à des mesures de restrictions. Meng Wanzhou a été libérée sous caution le 12 décembre dernier avec obligation de rester au Canada. Une nouvelle comparution en justice est prévue le 6 février. Depuis l’arrestation de la directrice de Huawei, deux ressortissants canadiens ont été arrêtés en Chine et un troisième a été condamné à mort pour trafic de drogue, une condamnation qualifiée d’”arbitraire” par le Premier ministre canadien Justin Trudeau.
Amran Abocar, avec Rishika Chatterjee à Bangalore, Michael Martin à Pékin Sijia Jiang à Hong Kong et Karen Freifeld à Washington; Arthur Connan et Jean-Stéphane Brosse pour le service français
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